C’est la mission que s’est assignée Pascale Senk, journaliste spécialisée en psychologie au Figaro. Elle a sondé, au long de 100 chroniques, l’âme humaine en décryptant nos émotions, nos comportements et nos croyances. Porteuse d’espoir, elle affirme que la psychologie est utile pour aller mieux et choisir sa vie sans pour autant consulter. En un mot, c’est la vie !
Un monde qui interroge
Notre environnement est défaitiste, il montre du doigt notre impuissance, notre déterminisme ou nos réminiscences héritées de l’enfance. Or la psychologie nous prouve le contraire. « Elle dit que nous avons toujours une chance de construire notre destin, que nous pouvons redevenir acteur de notre vie de manière optimiste et engagée, avec des solutions à notre portée ». La psychologie nous aide à changer notre regard, sans nécessairement consulter un thérapeute. Tout comme la culture : « Les neuroscientifiques peuvent mesurer comment la contemplation d’une toile ou l’écoute d’une symphonie, transforment notre cerveau. On éprouve du plaisir à regarder une belle peinture mais maintenant à travers les images IRM, en lisant une poésie de René Char où se trouve le mot océan, on verra que le cerveau entend la mer et sent l’iode, tout en nous incitant à devenir l’amie du poète qui a senti la même chose que nous en écrivant ces vers. »
Le bon sens triomphe
Ceux qui ont été sécurisés dans l’enfance, qui ont appris à exprimer leurs sentiments ou à se soigner quand ils étaient tristes, peuvent trouver des réponses dans la méditation ou la contemplation et n’hésiteront pas à faire des choix nouveaux pour pimenter leur vie. Nous vivons dans un monde dur où il faut savoir se rassembler et être capable d’avoir des relations authentiques avec les autres. « S’interroger sur soi et son fonctionnement, ou le fait de toujours rencontrer des gens identiques, peut nous amener à vouloir changer des paramètres de notre caractère. »
100 Chroniques pour réfléchir
Sur 400 textes, Pascale en a choisi cent agrémentés de la parole des meilleurs psychologues actuels, autour de différentes problématiques. « Nous sommes tellement accablés par des modes de pensée binaire, la politique qui envahit notre espace, l’information qui nous assomme, si nous n’avons pas à notre portée quelque chose qui nous parle autrement de la vie, on dépérit ! » L’optimisme serait un état d’esprit personnel : « Les vrais optimistes se disent que dans toute situation, il y a des solutions qu’on n’a pas imaginées, mais que la vie nous envoie. L’optimiste est toujours en mouvement, mais ce mode de pensée s’entretient et nous incite à prendre en main notre chemin ». Prendre son temps est une clé du bien vivre comme établir un sas entre deux activités dans sa journée ou « La thérapie par les interstices ». Douter serait presque un comportement positif parce qu’on se pose des questions, pour Nietzsche « ce n’est pas le doute qui rend fou mais la certitude ».
Faire de la psychologie, c‘est à la fois s’adonner à l’introspection, analyser ses comportements et en tirer des conclusions pour essayer d’améliorer ses rapports à l’autre et accepter ses faiblesses et reconnaître ses forces. La psychologie rencontre ainsi la société. Celle de l’avenir se penchera sur le relationnel pour savoir comment les gens peuvent vivre ensemble… sans pour autant être connectés nécessairement !
Vicky Sommet
« Et tu verras ta vie autrement … » de Pascale Senk (éditions Larousse/Le Figaro, 2019)