Lorsqu’on fait face à un événement traumatisant, quelque chose de brutal qui s’impose à nous dans l’effroi et l’impuissance, nous pouvons commencer par avoir ce qu’on appelle une lune de miel post traumatique où l’on croit que tout va bien (« c’est génial, je ne suis pas mort ! »). Et pourtant il se peut que l’événement ne soit pas assimilé et, si c’est le cas, il va prendre le contrôle de votre vie (« je n’arrête pas de pleurer, j’ai perdu le sommeil… »). Comment l’éviter ?
Entamer sa salutogénèse
Il existe à la suite d’un événement traumatique¹ trois réactions possibles, normales et naturelles qui font partie de notre système de défense : l’hyperagitation (on éprouve de l’anxiété, on a des flashbacks) ; l’évitement (on ne repasse pas dans la rue où a eu lieu le trauma, on évite l’immeuble, etc.) ; l’insensibilité (on se coupe de toutes ses émotions). Pour sortir du chaos de l’événement et entamer sa salutogénèse, il convient d’en faire un événement organisé pour pouvoir l’assimiler et le classer dans le passé. Dans les trois jours de la survenance du trauma, cela s’appelle le defusing. Au-delà des 3 jours (et de préférence avant 6 mois), il s’agit de debriefing.
« Ce n’est pas en parler pour en parler, c’est en parler pour l’organiser, y penser sans être dedans. »
Le debriefing post traumatique
J. Mitchell, médecin militaire, travaille avec des vétérans du Vietnam et met au point en 1988 un accompagnement qu’il appelle debriefing post traumatique. Cette méthode qui s’adresse à tous (enfants, ados ou adultes) consiste en deux rendez-vous : un premier entretien semi-directif qui dure 1h30 à 2h00 et permet de remettre l’événement en ordre pour que le cerveau puisse le classer dans le passé. Le patient repart avec des consignes d’exercices de respiration spéciale à faire pendant 8 semaines et des règles d’hygiène de vie (notamment faire du sport pour avoir du stress positif). Le deuxième entretien a lieu au bout de deux mois, une fois que les nouvelles connexions se sont faites et que la salutogénèse se met en route. Il peut arriver lorsqu’on debriefe un traumatisme que l’on tombe sur un autre traumatisme plus ancien sur lequel on peut agir.
« Je ne suis pas morte devient : je suis vivante. Ce n’est pas la même façon d’aborder la vie ! »Attention tous les événements ne sont pas traumatiques de la même façon pour tous. Nous sommes construits selon des valeurs différentes et cela dépend de chacun de nous. Mais ce serait dommage de passer à côté de cette méthode simple qui évite qu’un trauma, grand ou petit, ne nous pourrisse la vie…
Marie-Hélène Cossé
¹Les traumatismes rencontrés : une agression sexuelle, un vol, un cambriolage, une annonce de diagnostic médical, un deuil, un divorce, être témoin d’un suicide, d’un accident, d’une tuerie, etc.
Catherine Aubert
formatrice psycho praticienne, debriefing post traumatique
consulte à Bourg-la-Reine, en face du RER B, €80 la séance, Tél. 06-63-91-49-08