La peau s’adapte à l’espérance de vie qui augmente chaque année. Comment échapper aux stigmates visibles de cette transformation ? La médecine anti-âge nous propose aujourd’hui de nombreuses réponses pour retarder le vieillissement cutané.
« Le cœur n’a pas de rides » (Madame de Sévigné)
Si les tableaux se patinent avec l’âge, nos visages se rident avec les années qui passent. Dans un monde où l’apparence prime sur l’esprit, dès l’âge de 40 ans et en espérant vivre jusqu’à 90 ans, nous devrons regarder dans un miroir la moitié de notre vie une image qui se détériore. La beauté est un concept ancien. En Égypte, les hommes et les femmes se maquillaient et se contemplaient dans des plaques de mica. Du khôl à base de silicate de cuivre aux onguents préparés avec de la graisse d’hippopotame, les femmes qui vivaient deux mille ans avant JC avaient des préoccupations semblables aux nôtres. Chez les Grecs, la cosmétologie est reconnue comme un art et l’emploi d’excréments de crocodile était à l’origine des premiers peelings.
« La peau, le tableau de nos secrets » (Erik Orsenna)
L’histoire s’en est fait l’écho : à la Renaissance, on utilise la cochenille, le bois de santal pour fabriquer des fards qui persistent huit jours sur la peau même après la toilette du visage ! A Venise, l’urine de cheval ou de chat riche en ammoniaque ajoutée à du citron et exposée au soleil donnera aux belles le blond vénitien à leur chevelure. A Versailles, on cachera les cicatrices de la petite vérole avec du Blanc d’Espagne, en ornant la peau de mouches en taffetas noir. Après la Révolution, ce seront les « dames aux camélias » qui font la mode, fines lianes, souvent maladives, pour se différencier des paysannes rougeaudes. Et c’est avec l’avènement de l’électricité et de la photographie que les femmes ont commencé à se voir telles qu’elles sont en réalité !
« En perdant la beauté, on perd tout » (Oscar Wilde)
Et il ajoutait, « La jeunesse est le seul bien qui vaille ». Alors que fait-on pour elle au XXIème siècle ? Après l’apparition de la chirurgie réparatrice et esthétique (merci les Gueules cassées de la grande guerre), après la cosmétologie industrielle et l’euphorie du soleil pour tous, place aux fillers, Botox et autres lasers. La peau, cette enveloppe écologique, barrière de protection et organe de thermorégulation, agit quelle que soit sa couleur, son langage (piercings et tatouages), mais nous trahit car elle se modifie sous le regard des autres sans que nous n’ayons aucune prise réelle pour l’en empêcher.
« La vieillesse est un naufrage » (Général de Gaulle)
Si la peau est le miroir de l’âme, la science peut aujourd’hui y apporter quelques corrections, ajouts ou retraits et améliorer sensiblement sa dégradation. Faire peau neuve avec des peelings, combler vos rides, redessiner les volumes, lifter les contours, utiliser la lumière des lasers pour rajeunir, la lumière intense pulsée, les Led, les radiofréquences et les ultrasons, la chirurgie ou le lifting, la femme ne s’interdit plus rien, a fortiori quand les résultats sont là. Structurer, lipposucer ou lippoaspirer, les inventions en matière de rajeunissement laissent place à toutes les innovations et les hommes ne sont pas en reste avec cette lutte contre les effets de l’âge. Et pour paraphraser Pierre Dac, « Les prévisions sont difficiles, surtout quand elles concernent l’avenir ». Alors l’imagination des chercheurs étant sans limites, faisons leur confiance pour être les Docteurs Faust de demain !
La beauté connectée arrive dans nos salles de bains, le génome et le numérique s’en mêlent et donc en conclusion « La beauté sauvera le monde », parole de Dostoïevski !
Vicky Sommet
« La peau, la Beauté et le Temps » du Dr. Françoise Rodhain (Éditions du Cherche-Midi, octobre 2017).