Grignoter, craquer, perdre le contrôle, voici des mots et comportements que vous devez bannir de votre langage. Deux médecins vous proposent de faire la paix avec votre corps et de manger sans laisser vos émotions prendre le dessus.
Prendre soin de soi est un cadeau
Faire la paix avec les aliments est un défi que vous pouvez vous lancer. Car souffrir de mal ou de trop manger peut devenir un vrai cauchemar. À l’image des « Outremangeurs anonymes » au Québec, des hôpitaux, des services spécialisées, des nutritionnistes, s’intéressent aujourd’hui à celles qui souffrent de boulimie alimentaire sans toujours en avoir conscience. Manger sainement aux repas en famille, déjeuner raisonnablement au bureau avec vos collègues, vous savez le faire. Seule dans votre cuisine, devant une boulangerie ou quand une envie vous prend de chocolat, la relation amour-haine sera alors le signe d’une compulsion alimentaire incontrôlable et incontrôlée.
La gourmandise est un vilain défaut
Se restreindre n’a jamais eu l’effet escompté. Le poids naturel doit être pris en considération face au poids-santé. Pas d’aliments interdits, mais il faut surveiller la fréquence de consommation, ne se peser qu’une fois par mois et manger en pleine conscience en avalant chaque bouchée avec plaisir. Bien manger serait d’équilibrer son assiette : la moitié pour les légumes, un quart pour les protéines, un quart pour les produits céréaliers. A compléter avec des fruits et des produits laitiers et sans compter les calories.
Adopter la règle du 3-3-3 : 3 repas, 3 collations, 3 heures d’intervalle.
Pour les mangeurs émotifs, la sérotonine serait la cause de leurs problèmes. Elle régule les fonctions du corps dans ses comportements alimentaires et sexuels et on sait que les aliments riches en glucides remontent le moral. On oublie les chips !
Les signes déclencheurs
Quelques éléments à prendre en compte : les aliments avec un index glycémique élevé favorisent un retour plus rapide de la faim, le sucre crée une dépendance similaire aux drogues, sortir du piège des aliments –réconfort quand vous êtes déprimée et au moment du coucher, pensez à la journée écoulée de manière positive. Enfin, choisir un état d’esprit sage plutôt qu’émotionnel vous incitera, face à des difficultés, à ne pas céder à des compulsions alimentaires. Ce sentiment proche de l’intuition, dont le ressenti physique prend racine dans les tripes, serait situé dans la région de l’estomac, zone du corps la plus innervée après le cerveau.
Concernées aussi la faible estime de soi, l’impossibilité de dire non et la difficulté à faire la différence entre la faim, l’appétit et la satiété, les études montrent que les femmes ont plus de mal à résister aux aliments appétissants que les hommes.
Quelques conseils pour terminer : on ne culpabilise pas si on a exagéré, on mange seulement si la faim est réelle, on n’attend pas d’avoir trop faim avant de manger, on mange pour combler sa faim mais pas plus, on prend plaisir à manger et on se fait confiance !
Vicky Sommet
« Cessez de manger vos émotions » d’Isabelle Huot et Catherine Senécal (éditions First, janvier 2019)