Les sans-sommeil

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20% des français disent souffrir d’insomnie chronique, dont 10% d’insomnie sévère, nous sommes aussi champions du monde en matière de consommation de benzodiazépines, pour deux tiers des femmes de 56 ans en moyenne. Alors pourquoi tant de « sans-sommeil » et quels remèdes sont proposés ?

Dans son numéro du 22 au 28 mai 2014, le Nouvel Observateur nous propose des pistes intéressantes :

  • Comment dormir alors qu’on nous demande d’être connectés 24h/24h (certains dorment avec leurs portables, se lèvent la nuit pour lire leurs mails) ? L’homme demeure en veille y compris la nuit. Jonathan Cary, professeur à l’Université de Columbia, écrit « la logique on/off est dépassée. Rien n’est plus off, il n’y a plus d’état de repos effectif ».
  • Et si l’insomnie reflétait les souffrances sociales contemporaines ? « Il faut une bonne dose d’inconscience et une solide confiance dans la vie et dans l’espèce humaine pour s’abandonner au sommeil » dit Roland Pec, psychologue et cofondateur du Centre d’Études des Troubles du Sommeil à Bruxelles.
  • Et si notre conception de la nuit était devenue trop rigide ? La nuit de sept heures est instaurée à la fin du XVIIIe siècle, auparavant il était commun de se reposer aussi dans la journée, usage maintenu dans d’autres pays (Espagne, Scandinavie, Asie). L’invention de la lumière électrique a prolongé un jour sans fin.
  • Et si enfin on revenait à des rituels ? « Comme on fait son lit, on se couche » dit le proverbe.

La revue Sciences et Avenir qui a publié elle-aussi en début d’année une grande étude sur le sujet précise les point suivants:

  • Le seuil recommandé par la médecine en dessous duquel le sommeil n’est pas réparateur est de 6 heures. La restriction chronique entraîne des bouleversements au sein de l’organisme produisant des déficits d’attention, de mémorisation ou de prise de décision, des risques avérés d’obésité, de diabète et d’hypertension. Et l’inverse est vrai : dormir son comptant aux bonnes heures répare tout, les neurones en particulier. Chaque phase de sommeil dure 90 minutes réparties en trois cycles équivalents : sommeil léger, puis sommeil lent profond et enfin sommeil paradoxal. Il semblerait que le sommeil paradoxal soit primordial pour la créativité, tandis que le sommeil lent profond favorise la mémorisation.
  • Il est avant tout important de bien connaître son rythme. Chacun a sa propre horloge biologique, les premières heures de sommeil étant les plus bénéfiques quoiqu’il arrive (vous pouvez connaître votre horloge en faisant un test en ligne*). Elle est génétiquement programmée ainsi que le fait d’être un gros ou un petit dormeur et la clé du bon sommeil résiderait donc dans le fait d’identifier ces données afin de les respecter. 
  • La sieste est fortement recommandée (brève pour un coup de fouet, plus longue pour un effet réparateur), indispensable pause dans la journée d’un mauvais dormeur. Un seul mot d’ordre : elle doit être faite avant 16h00. 

Mesdames, au travail, identifiez votre horloge biologique, respectez-la (dormez votre comptant aux bonnes heures, osez faire la sieste –power ou ultimate-, pas de lumières bleues avant de se coucher ni d’ordinateur ou jeux vidéos, mais plutôt de la méditation/respiration) et vos cycles de sommeil s’en trouveront nettement améliorés.

Marie-Hélène Cossé

Nouvel Observateur  numéro du 22 au 28 mai 2014
Sciences et Avenir, février 2014

*http://www.reseau-morphee.fr/le-sommeil-et-ses-troubles-informations/quel-dormeur/soir-matin/questionnaire-de-typologie-circadienne-de-horne-et-ostberg )
L’appli conçue par Psychologies Magazine pour mieux dormir et réguler  son sommeil http://www.psychologies.com/Applications/Mieux-dormir
La psychothérapeute Michèle Freud (arrière-petite-fille de Sigmund) propose dans son livre Se réconcilier avec le sommeil (Albin Michel) 40 exercices pour retrouver le sommeil (et rappelle qu’on peut le retrouver  sans recourir aux médicaments notamment avec la sophrologie).

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