Le Musée Rodin, en collaboration avec la Tate, présente l’œuvre de Barbara Hepworth (1903-1975), figure majeure de la sculpture britannique et internationale du XXème siècle. Encore aujourd’hui méconnue en France, Barbara Hepworth, qui côtoyait Henry Moore, Picasso ou Mondrian, a pourtant révolutionné la sculpture et fait émerger une nouvelle sensibilité esthétique.
Ses œuvres abstraites, aussi pures que poétiques aspirent à un monde idéal et pacifique. Après la deuxième guerre mondiale, la société trouve dans cette nouvelle sensibilité une vision apaisée loin des atrocités de la guerre.
Cornouailles
Barbara Hepworth disait : « Nous allons perdre cette aptitude à vivre si nous ne nous sentons pas en harmonie avec les rochers et avec le caractère intemporel de la vie dans son mouvement perpétuel et sa renaissance ». L’exposition nous présente ses célèbres sculptures dans le lieu même où elle vécut et travailla, admirablement reconstitué, où le jardin était un refuge ombragé, idéal pour un moment de contemplation paisible, sur la colline dominant St Ives, en Cornouailles¹. Ce territoire celtique, au climat doux et où la beauté des côtes rocheuses se dispute aux paysages vallonnés, où sur le long littoral accidenté serpente un sentier côtier au-dessus de falaises abruptes et de criques dentelées et dont les paysages et les pierres influencèrent son œuvre.
« Je suis une païenne »
« Je fais partie du paysage, un paysage dont les origines remontent à des centaines de milliers d’années. J’ai une sorte de relation sculpturale avec lui. » Car ces pierres, gardiennes de nos sépultures, qui l’ont inspirée et qui lui parlent sont vivantes dans son imagination, elles ont un sens, ne sont pas là par hasard, leurs formes nous relient à la vie, à la régénération, au symbolisme des cycles du temps en opposition au désordre du monde. Barbara Hepworth voulait créer une vision abstraite et universelle de la beauté, sous les dehors silencieux des formes pleines, ou dressées vers le ciel, son univers devient le lieu d’une nouvelle aspiration à un monde idéal, pour éviter, selon elle, de « s’abandonner au désespoir ». Les œuvres saisissantes de Barbara Hepworth ne vous quitteront plus.
Anne-Marie Chust
Exposition Barbara Hepworth au Musée Rodin jusqu’au 22 mars 2020.
Pour la Saint Valentin 2020, soirée « Love au musée Rodin » : Rompez avec les habitudes ! Proposez à votre âme sœur un parcours amoureux au musée Rodin, le lieu le plus romantique et enchanteur de Paris. Les ombres des Invalides, des arbres du parc, de Camille et du Penseur planeront sur vous.
¹Saviez-vous que ? John Le Carré vit en Cornouailles, une région qui a inspiré également deux grandes romancières anglaises, Daphné du Maurier et Virginia Woolf (qui évoque ses souvenirs d’enfance à St Ives). Enid Blyton (Le club des cinq) a situé une série de livres dans un pensionnat quelque part dans cette région. Cette région anglaise fait aussi partie des récits de J.K. Rowling avec ses lutins de Cornouailles, sans oublier la mythologie celtique avec Lancelot et la fée Morgane et Tristan et Yseult.
