Vous avez vibré devant les sentiments de Darcy dans Orgueil et préjugés de Jane Austen ou suivi la saga de la famille Crawley dans Downtown Abbey ? Si oui, programmez pour un prochain voyage la visite de Bath et des Cotswolds où les décors des histoires d’amour prennent vie devant vos yeux.
Bath se traduit par bains
Et pour cause, les Romains s’y installèrent il y a 2 000 ans et les vestiges de leur passage est aujourd’hui visible, bains, piscines et temples restaurés au cœur de la ville. Puis en sautant par-dessus les siècles, les aristocrates du 18ème vinrent y prendre les eaux sous l‘impulsion de la Reine Anne. Suivirent une rénovation de la ville avec ses maisons palladiennes, une salle des fêtes, une buvette thermale où toute la gentry venait se ressourcer. Site du patrimoine mondial de l’UNESCO, Bath accueille aujourd’hui une nouvelle station thermale pour se baigner dans des eaux minérales naturelles.
Jane Austen, résidente de Bath
John Wood, architecte passionné par la gloire de Rome, reconstruisit la ville dans le style de l’Italien Palladio, aidé par Ralph Allen, un entrepreneur local qui acheta la carrière de Combe Down et son calcaire doré. Le Circus et le Royal Crescent, alignements de maisons mitoyennes avec colonnades en façade et disposées en arrondi autour de pelouses verdoyantes, ont servi de toile de fond à Jane Austen qui s’y promenait chaque jour pour observer, à la manière des écrivains, la vie sociale peu flatteuse de ces nantis qui inspirèrent les personnages de ses romans.
L’Histoire et l’histoire se rencontrent à Bath
Chaque rue de la ville a accueilli des hommes illustres : Great Pulteney Street, aux maisons hautes de l’époque des rois Georges, a reçu Napoléon III, Louis XVIII et William Wilberforce qui abolit la traite des esclaves en Angleterre. Le pont de Pulteney, bordé de magasins, est une copie du Ponte Vecchio. Orange Grove abrite un obélisque offert pour marquer la guérison par les eaux du Prince d’Orange. Et sur Pierrepont Street, se trouve la maison de l’Amiral Nelson où il résida à son retour du Nicaragua malade de la malaria. Enfin, c’est dans New King Street que l’astronome William Herschel a découvert la planète Uranus… à l’arrière de son jardin.
Les Cotswolds, cottages et châteaux dorés
Région de collines à l’ouest d’Oxford, son nom vient de Cot, enclos à moutons et de wolds, vallonné. Son industrie lainière la rendit prospère avec les tweeds qui firent sa renommée. L’or laineux servit à construire abbayes et églises dans le style Wool gothic. Elle accueille les résidences des riches Londoniens jusqu’au Prince Charles dans son manoir de Hihgrove. Conservatoire de jardins, berceau du mouvement Arts and Crafts avec William Morris, décors de films britanniques en costumes ou de séries policières télévisées, ces villages en pierre couleur miel abritent des châteaux comme Blenheim Palace où Churchill passa sa jeunesse, Sudeley Castle avec ses toilettes rembourrées pour postérieurs royaux et, plus loin, le château de Highclere où fut tournée Downtown Abbey.
À visiter avec un amoureux… presque mieux que Venise !
Vicky Sommet
Mes adresses
♥ Y aller : un avion low-cost pour traverser la Manche jusqu’à Bristol, une voiture de location (attention on roule à gauche) ou une bicyclette pour les plus sportifs et vous ferez une balade historique et charmante, en mangeant bio et en logeant dans de petits hôtels, simples ou luxueux, mais toujours dans des maisons d’époque avec peu de chambres. Donc réserver d’avance, les Anglais eux-mêmes sont très friands de cette région qu’ils ne connaissent pas plus que vous.
♥ Déjeuner : à Broadway au Ligon Arms avec sa terrasse ombragée, utilisée par Cromwell comme quartier général.
♥ Diner : à Bibury, le plus beau village d’Angleterre pour William Morris, au Swan Hotel, chambres dans de vieux murs du XVIIème siècle.
♥ Dormir : à Burford, au Old Swan&Minster Mill, une auberge de 1445 qui a la taille du village et des chambres chargées d’histoire où il faut parfois baisser la tête mais ouvrir en grand son porte-monnaie.