Les liens précieux qu’entretient la maison Boucheron avec l’Inde ne datent pas d’hier. En 1893 le maharadjah de Kapurthala passe une première commande à Frédéric Boucheron. Mais en 1928, un autre maharadjah traverse la place Vendôme avec des coffres remplis de pierres précieuses…
C’est le début d’une histoire qui se prolonge aujourd’hui dans les étages élevés de la première maison de joaillerie installée place Vendôme, pour le lancement féérique de sa nouvelle collection de haute joaillerie : Bleu Jodhpur. Les archives ont été réouvertes pour puiser dans les richesses d’une histoire folle et terriblement inspirante. Pour cette collection extraordinaire, Boucheron puise dans les codes de la maison, tout en faisant une fois de plus preuve d’une modernité audacieuse (et cohérente) dans les modèles mais aussi dans le travail des pierres et l’utilisation de matériaux inhabituels, comme le marbre ou encore le sable du désert. Le marbre, travaillé pour la pièce maîtresse, n’est pas un marbre quelconque : il provient des carrières de Makrana, carrières dans lesquelles l’homme puisa pour construire les plus beaux palais dont évidemment le Taj Mahal. De marbre, mais aussi de cristal de roche et de saphir, ce collier de 1,3 million d’€ qui a demandé 1700 heures de travail est spectaculaire et entièrement réversible.
Toute l’Inde dans une bague. À part cette master piece, les autres modèles de la collection s’inspirent de motifs plus attendus comme le motif cachemire interprété en broche ou collier de diamant, marbre et or blanc, et d’autres encore qui rappellent les tatouages au henné des belles indiennes. Tout chez Boucheron est toujours modulable et « facile à porter » ; des pièces d’exception mais qui doivent vivre, comme cette bague cabochon renfermant un peu de sable du désert.
Certaines pièces, plus « simples », plus « pures » laissent volontairement parler les pierres et l’esprit d’une ville éternelle, Jodhpur, dont les richesses naturelles et architecturales sont propres à inspirer le monde. Cette collection, placée sous le patronage de l’actuel maharajah, Gaj Singh II, veut être un hommage à l’Inde contemporaine. Soixante pièces, pas une de plus, pas une de moins, à découvrir sous les lambris de bois doré habités de chez Boucheron. Un voyage dans le temps. Un hommage aussi au maharadjah de Patiala qui sortit du Ritz un jour de 1928, ses coffres remplis de milliers de pierres et de perles. Il traversa la place Vendôme pour commander à Louis Boucheron ce qui restera la commande du siècle (149 modèles) et qui inspire donc encore aujourd’hui, l’une des plus fascinantes et poétiques collection de la maison Boucheron.
Astrid Renoult