Comme en résonance avec l’actualité, la Galerie Topographie de l’Art ouvre ses portes à une exposition intitulée Femmes guerrières, femmes en combat.
Un esprit guerrier à l’unisson
À l’initiative d’Isabelle Lévénez, plasticienne disparue en 2020 et d’Isabelle de Maison Rouge, historienne de l’art, militante pour la défense de la place des femmes dans l’art contemporain, une exposition collective met en lumière le travail de douze femmes artistes engagées. Son prisme de lecture est pluriel : dans un premier temps on peut y voir des œuvres plastiques captant le sujet du fait guerrier en lui-même mais rapidement on y décèle la violence du combat féminin en général et celui des artistes-femmes en particulier pour la reconnaissance de leur travail. Le duo de commissaires d’exposition a tenu à ce que dans ce grand espace dédié aux réflexions et problématiques de notre époque toutes les générations y soient représentées et que les médiums les plus diversifiés y soient mis en avant.
« En aucun cas nous souhaitons ici stigmatiser les hommes. Nous voulons simplement montrer la singularité des armes utilisées par les femmes pour avancer dans leurs combats y compris ceux rencontrés dans le monde de l’Art. » Isabelle de Maison Rouge.
Des expressions protéiformes
De l’utilisation de la céramique et de la broderie par Milena Massardier, la benjamine, à la vision très virile de l’Origine du monde de Courbet de son ainée ORLAN, de la poésie des œuvres en porcelaine tendre ou céramique émaillée de Céline Cléron à la fragilité des réalisations en os de volaille de Corine Borgnet, de la puissance des huiles grand format de Nazanin Pouyandeh aux dessins poudrés à l’ombre à paupières de Brigitte Zieger, des munitions détournées en mandala spirituel de Léa Le Bricomte aux haches de guerre fichées dans le mur de Rachel Labastie, les points de vue picturaux les plus protéiformes sont exposés. Un « femmage » – selon le néologisme formulé par ORLAN – est aussi rendu à Isabelle Lévénez à travers une série photos.
Libre, absurde, ironique, intime ou universel, déroutant ou séduisant c’est un regard critique mais sincère qui prédomine dans l’expression de cette escouade féminine qui n’a pas le petit doigt sur la couture du pantalon.
Christine Fleurot
« Femmes guerrières, femmes en combat ». Corine Borgnet, Céline Cléron, Olga Kisseleva, Rachel Labastie, Léa Le Bricomte, Isabelle Lévénez, Milena Massardier, Myriam Méchita, ORLAN, Nazanin Pouyandeh, Aïda Patricia Schweizer, Maryline Terrier, Brigitte Zieger. Espace Topographie de l’art – jusqu’au 7 mai 2022 -15 Rue de Thorigny, 75003 Paris – Ouvert du mardi au vendredi de 14h à 19- Fermé les lundis.
