Deauville avec son casino, ses golfs, ses courses hippiques et son Festival du film américain témoigne de son passé avec ses Planches de 1920 aux cabines colorées et réhabilite son patrimoine avec le Couvent des Franciscaines transformé en un lieu dédié à la culture pour mettre son « imaginaire à l’œuvre ».
De l’architecture à la peinture
Les bâtiments réhabilités, restaurés, transformés, accueillent aujourd’hui des collections d’art si variées que les visiteurs n’ont que l’embarras du choix et pas assez d’yeux pour tout voir en une seule fois. La couleur d’abord, omniprésente avec l’exposition « Des Maîtres de la couleur au 20ème siècle »¹ avec 13 œuvres méconnues d’artistes majeurs, issues de collections privées, qui témoignent de quelle manière la couleur est fondamentale : Pierre Soulages, Marc Chagall, Fernand Léger, Sonia Delaunay, Niki de Saint-Phalle et Yves Klein… Ou le Musée André Hambourg qui expose la donation de son épouse, 542 peintures et plus de 3 000 dessins pour ce peintre de la marine, un artiste qui a adopté la Normandie et plus particulièrement Deauville comme lieu d’inspiration. Ou encore une exposition de photos, une médiathèque et un auditorium.
Si les murs pouvaient parler
Ils raconteraient la vie des sœurs franciscaines, un mouvement fondé sur la pensée et les actions de François d’Assise, connu pour ses idéaux de pauvreté et de fraternité depuis 1209. Trois sœurs originaires de la Somme, Adèle, Joséphine et Marie-Antoinette Mérigault décident de fonder un hôpital pour les marins, en aidant les enfants des disparus en mer. Ne trouvant pas de terres à Trouville, elles choisissent en 1875 Deauville qui avait alors beaucoup de terrains libres. Le projet prendra forme avec un orphelinat pour les filles de marins mais, après avoir essuyé plusieurs refus de communautés religieuses, ce seront les religieuses franciscaines de Notre-Dame de Pitié de Perrou dans l’Orne qui accepteront de créer la Communauté des Franciscaines de Notre-Dame de la Pitié de Deauville.
Le paradis à Deauville
Mais qu’est-ce que le Paradis ? Un mot, une idée ou des représentations artistiques ? L’exposition « Sur les chemins du paradis »² explore ses différents aspects à travers les trois monothéismes – judaïsme, christianisme et islam – et les créations des artistes depuis deux mille ans : œuvres d’art ancien, d’art sacré et réalisations plus contemporaines. Croisements et rencontres, c’est une image de la diversité que veut donner Deauville, de Brueghel de Velours, Maurice Denis ou Marc Chagall, Imran Qureshi à Mané-Katz ou les textes fondateurs du paradis, du mythe d’Enki en Mésopotamie à la figuration de l’Incarnation par Bill Viola. De nombreux partenaires ont œuvré pour faire exister cette exposition qui donne à réfléchir : le Musée du Louvre, le Musée d’Orsay, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, la Bibliothèque nationale de France, l’Aga Khan Museum de Toronto, le Musée national d’Art Moderne, la Fondation Carmignac… Une exposition qui permet de prendre la mesure de ce que l’on peut considérer comme la première idée du bonheur imaginée par l’humanité.
Vicky Sommet
Les Franciscaines Deauville – ouvert du mardi au vendredi de 10h30 à 18h30<
¹« Des maîtres de la couleur au 20ème siècle » : exposition jusqu’au 18 septembre.
²« Sur les chemins du paradis » : exposition jusqu’au 22 août.