Pour toutes celles qui n’auraient pas eu le temps d’aller au Petit Palais voir la magnifique rétrospective qui ferme ses portes le 13 mai consacrée aux peintres hollandais sur plus de trois siècles (1871-1914), l’équipe de Mid&Plus vous dévoile quel tableau chacune d’entre nous aurait aimé voir accroché chez elle…
Chevauchée matinale (1876) – Anton Rudolf Mauve (1838-1888)
par Christine Fleurot
Mauve, peintre néerlandais, au nom pour ma part inconnu, était le cousin par alliance de Van Gogh et son premier professeur de peinture. Ces quatre élégants cavaliers, vus de dos, s’apprêtent à galoper sur une plage au petit matin. Le frémissement de la croupe des chevaux au contact du sable sur leurs sabots est perceptible, prêts à en découdre, s’étant délestés de quelques boulettes de crottin qu’un collectionneur voulut, dit-on, effacer. De facture impressionniste, cette scène de plein air à la lumière froide matinale laisse espérer une chevauchée à perdre haleine… non sur une plage normande comme on pourrait l’imaginer mais sur celle, sans doute, de Scheveningue au bord de la Mer du Nord. Chevauchée matinale, Anton Rudolf Mauve, 1876, huile sur toile, ©Rijksmuseum Amsterdam.
Le kimono rouge (1893) – George Hendrik Breitner (1857-1923)
par Marie-Hélène Cossé
Le footballeur allemand du même nom est probablement plus connu du grand public que ce peintre impressionniste hollandais inspiré par l’oeuvre de Degas qui se lance d’abord dans la peinture de nus façon Rembrandt avant de peindre toute une série très personnelle de jeunes filles en kimono dont celle de mon tableau coup de coeur. On ne voit qu’elle lorsqu’on pénètre dans la salle dédiée à Breitner : voluptueuse, alanguie sur un sofa au milieu de tapis d’orient au rouge sombre qui font ressortir celui de son kimono. © Collection Stedelijk Museum Amsterdam
Elégantes sur la plage de Scheveningue (1871) – Frederik Hendrik Kaemmerer (1839-1902)
par Agnès Brunel Averseng
Il passe presque inaperçu, il n’est pas grand, c’est une simple huile sur carton, mais quelle sensibilité, quelle légèreté. En quelques coups de pinceau, tout est dit. Un air d’Eugène Boudin…
par Vicky Sommet
Blancheur de la peau, blancheur des tissus, cette jeune femme aux mains gracieuses et au regard fixé vers son avenir, est peinte avec la délicatesse d’Ary Scheffer qui sait apprécier la candeur de la jeunesse, mettre en valeur la beauté des femmes et émouvoir avec la légèreté des mousselines et des tulles qui contraste avec la gravité des traits. Ce portrait intrigue le spectateur et séduit le peintre amateur que je suis par la qualité des plis, des fronces et des retombées du tissu qui nous donnent l’impression de toucher du doigt cette robe aérienne.
©Musée de la vie romantique
par Anne-Marie Chust
Le Bal Tabarin m’a littéralement éblouie (au sens propre du terme) avec ses jeux de lumière électrique et ses personnages désarticulés dansant à perdre haleine dans ce fameux cabaret « interlope » de Montmartre qui inspira Éluard dans son poème¹ du même nom. Paris est une fête « surréaliste », en tout cas avant-gardiste, et cette vibrante vie artistique parisienne a attiré et influencé tous ces peintres néerlandais venus sans doute échapper à des climats et atmosphères plus austères. Même si eux nous ont aussi inspirés et parfois même précédés…©Jan Sluijters,Bal Tabarin1907, huile sur toile, Stedelijk Museum, Amsterdam © Collection Stedelijk Museum Amsterdam
par Anne-Claire Gagnon
Mon préféré ? La Galette de Kies van Dongen (1906) que l’on peut admirer à loisir et par tout temps à la Gare du Nord, en version XXL de l’original exposé avec quatre de ses semblables et une reproduction dont l’original manque terriblement.
¹« La source jaillit de la mer, La lumière du rideau noir, Et toi d’un rythme sans fin….Vêtue de pluie, Chaussée de terre, Coiffée de nuit, Garderais-tu cet éclat, qui te bâillonne ? » Eluard
Pour celles qui voudraient tous les voir ou presque, consulter ici.