Lyon contemporaine

0

À 2 heures de Paris en TGV, pourquoi ne pas choisir de faire une escapade à Lyon et en profiter pour visiter le Musée des Confluences, musée d’histoire naturelle et des sociétés ouvert en 2014 et abrité dans un bâtiment futuriste tel un paquebot de pierre blanche au croisement du Rhône et de la Saône. Si l’ancienne capitale des Gaules n’a pas honte de son passé, elle a aussi un regard tourné obstinément et originalement vers l’avenir et toutes les nouvelles formes d’expression de l’art.

Première escale au Musée d’art contemporain

Le Mac Lyon accueille une artiste japonaise engagée, plasticienne, musicienne et vidéaste, Yoko Ono, qui nous a agacées en se montrant, jeune mariée en pyjama, dans un lit avec son mari John Lennon à Montréal, un bed-in de huit jours pour militer pour la paix au Vietnam. Cette première rétrospective en France montre une artiste complète qui se partage entre performances et installations, peintures et chansons, photographies et déclarations et dont le message n’est pas toujours facile à décrypter. En rébellion contre l’ordre établi et marquée dès l’enfance par la guerre et les bombes atomiques qui ont frappé son pays, Yoko Ono exprime le rejet et la souffrance dans Play it by trust, (Jouez en confiance), un jeu d’échec où toutes les pièces sont blanches pour que les joueurs installent un rapport de confiance entre eux ou « Ex it », une installation de cent cercueils rudimentaires en bois blanc comme ceux utilisés sur les champs de bataille d’où sortent des arbres vivants. C’est une exposition ludique, interactive et dérangeante quand un labyrinthe en plexiglas vous amène en son centre à des WC ou Skyladders, (Échelles pour le ciel), où une inscription « Montez et imaginez » vous invite à grimper sur des escabeaux et à vous rapprocher du ciel !

Seconde escale à la Demeure du Chaos

Deux mots antinomiques pour nommer ce musée en plein air, la demeure qui se réfère à une maison où il fait bon vivre et les chaos qui créent un climat de rupture et de violence. C’est en 1999 que cette résidence d’artistes contemporains voit le jour dans un village traditionnel près de Lyon où cette explosion de couleurs, de matériaux et de textes placardés attire ou repousse le visiteur. Des graffitis, des peintures, des échafaudages, grues, rails et têtes de mort géantes en métal ajoutés aux extraits de discours, revendications et signatures, le tout en 5.400 œuvres présentées dans ce Musée de l’Organe appelé aussi Musée imaginaire de Malraux. Car, pour Thierry Ehrmann, son créateur, le musée est une œuvre à part entière : sont célébrés ainsi la démence de l’acte artistique, l’expression de la folie créatrice, les artistes et les ruines et l’actualité grave du monde qui apporte le chaos dans la vie quotidienne et dans la pensée générale.

Si le cœur vous en dit, vous pouvez avant de reprendre le train, remonter le temps avec un arrêt à la Basilique de Notre-Dame-de-Fourvière qui vous offre un panorama sur la ville et une Vierge noire qui accueille les pèlerins, déambuler dans le Vieux-Lyon du Moyen-Âge et de la Renaissance avec ses façades colorées à l’italienne, rencontrer Guignol, l’enfant du pays, au Musée des marionnettes ou visiter le Musée des tissus qui raconte le travail de la soie et la vie des canuts lyonnais. Et enfin, avant de rejoindre la gare de la Part-Dieu, vous perdre dans les traboules, ces passages couverts de la colline de la Croix-Rousse, à la recherche des décors de films comme l’Horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier.

Vicky Sommet

Musée des Confluences 86 quai Perrache-69285 Lyon
MAC Lyon     
La Demeure du Chaos, Saint-Romain-au-Mont-d’Or, entrée gratuite, ouvert uniquement les après-midi des week-ends et jours fériés.

L'article vous a plu ? Partagez le :

Les commentaires sont fermés.