L’événement artistique parisien de l’automne après la FIAC et l’inauguration de la Fondation Vuitton (voir notre article du 6 novembre) fut la réouverture le samedi 25 octobre du Musée Picasso : 4.000 visiteurs en un après-midi pour une entrée libre, trois heures d’attente en moyenne ! Mid&Plus a sagement attendu des jours plus calmes pour s’y rendre et vous livre ici ses impressions.
Belle gageure, à l’origine, que de dédier au grand maître espagnol un bâtiment classique qui, s’il est magnifique, n’est pas pour autant adapté dans ses volumes pour accueillir une œuvre si riche et le public nombreux qu’elle attire. L’hôtel particulier fut construit entre 1656 et 1660 par Jean de Boullier pour un fermier collectant la gabelle, impôt sur le sel (d’où le nom de l’Hôtel Salé) et il a donc fallu composer avec la taille exigüe des salles, l’escalier monumental, les recoins et angles propres à ce genre de bâtiment. De 2009 à 2014, Anne Baldassari a travaillé pour mettre le site aux normes actuelles de sécurité et d’accessibilité, optimiser la circulation des visiteurs et trouver de nouveaux espaces d’accrochage. Au final, les salles ont plus que doublé, passant de 2.300 m2 (dont 1600 m2 d’exposition) à 5.000 m2 (dont 3.600 m2 d’exposition). « Il y a beaucoup de fluidité dans le parcours», souligne le nouveau directeur Laurent Le Bon : trois circuits de visite, 37 salles, 297 peintures et 368 sculptures (en provenance de deux donations, celle des descendants de Picasso en 1979 et celle des héritiers de Jacqueline Picasso en 1990).
Pari réussi ? Oui, par exemple avec l’enfilade de salles souterraines voûtées dédiées aux ateliers de Picasso et à ses modes de création ainsi que le nouvel étage, sous les combles, accueillant sa collection personnelle : des toiles signées Braque, un magnifique Balthus, Cézanne, Douanier Rousseau, Matisse, Renoir, Van Dongen… cohabitant avec justesse avec celles de l’artiste. Oui, aussi avec la création dans chaque aile de deux escaliers, spirales métalliques esthétiques, qui favorisent la fluidité des déplacements du public.
Le parcours artistique reste assez simple et lisible : on commence par le rez-de-chaussée pour suivre un ordre à peu près chronologique (des Périodes bleue et rose jusqu’aux toiles des dernières années). C’est un parti pris d’accrochage. Il en existe d’autres. Par conséquent, l’affluence est réellement dense dans les toutes premières salles, tandis que dans les dernières, l’approche des œuvres est aisée. La collection personnelle sous les combles et les ateliers au sous-sol sont désertés et c’est un grand plaisir de pouvoir enfin évoluer et rentrer calmement dans l’intimité de Pablo Picasso.
De sa visite, Mid&Plus a retenu pour vous :
– Salle 14, Les Amoureux (1919).
– Salle 15, 1er étage, Femme lançant une pierre (1931).
– Salle 22, 2e étage, une série de têtes de femmes,
– Un bronze, Homme mouton (1943) et une huile Crâne, oursins et lampe sur table (1946),
– Au sous-sol, l’Étreinte (1970).
– La plus belle salle, la 22, 2e étage : 7 huiles aux couleurs magnifiques et deux sculptures assemblage d’osier, poteries et métal (1950) : La chèvre et La petite fille sautant à la corde.
Marie-Hélène Cossé
Musée Picasso, 5, rue de Thorigny, 75003 Paris – du mardi au vendredi de 11h30 à 18h00 – samedi et dimanche de 9h30 à 18h00 – dernier accès 17H15 – une nocturne le 3ème vendredi de chaque mois jusqu’à 21h00 – fermé le lundi – entrée €11.
Réservation sur le site qui permet de rentrer à l’heure dite sans faire une seule minute de queue http://www.museepicassoparis.fr/visite-2/individuels/individuels-musee-et-visioguide/ ).