Elle ne se dévoile pas au premier regard, mais elle vous accueille chaleureusement le temps d’un week-end. Audacieuse, rebelle, anticonformiste, à l’image de son impératrice adorée Élisabeth, dite Sissi au cinéma mais Sissi dans son royaume d’Autriche-Hongrie. D’un côté, la ville historique avec ses palais et ses églises, de l’autre, le Danube, les cafés-pâtisseries et la forêt viennoise où Freud eut la révélation du Secret des rêves en 1895. Secrète, je vous le disais !
Cent vingt musées. Le premier jour, vous serez certainement pétris de bonnes intentions : visiter le Palais Hofburg où l’Impératrice et son mari François-Joseph se révèlent avec leurs manteaux d’apparât, les sceptres, les joyaux, les couronnes, la vaisselle d’argent, les lettres et les peignes d’Élisabeth pour sa chevelure de jais qui descendait jusqu’aux chevilles. Et vous continuerez dans le MQ, le Museum Quartier où peintures (Schiele ou Klimt), art moderne et art contemporain, se disputent les visiteurs tout comme le Dépôt central du mobilier qui regroupe les meubles de style Biedermeier, témoins de ces monarques qui résidaient dans leurs nombreux palais, au gré des saisons, et sans mobilier fixe.
Schönbrunn, la résidence d’été. Ce château, adossé à la ville, vous dévoile sa longue façade jaune vanille, son style rococo et sa grande galerie où 1104 ampoules scintillent, reflétées par les miroirs entourés de stucs dorés. Il domine un grand parc où se visitent le Musée des Transports avec la calèche de mariage de Napoléon, le labyrinthe de 2.700 m2, la gloriette qui ressemble fort au Trianon de Versailles, les serres ou les ruines romaines qui ont tout juste… 200 ans. Vous terminerez votre journée fourbus d’avoir tant marché, mais avec encore assez d’énergie pour goûter la Sachertorte, un gâteau au chocolat de chez Sacher, ou l’Apfel strudel, le feuilleté aux pommes tièdes de chez Demel, en n’oubliant pas de couronner le tout de crème Chantilly non sucrée mais qui accompagne si bien ces douceurs d’un autre temps.
Strauss, Mozart et les autres. Chaque soir, Vienne danse la valse et vous propose des concerts où
orchestres et danseurs bercent vos oreilles en reproduisant le courant paresseux du Danube bleu. Dès le
XVIII siècle, la cour avait attiré des musiciens comme le jeune Mozart qui avait sauté sur les genoux de la reine une fois son exécution terminée et à qui l’empereur Joseph II avait reproché d’avoir mis « trop de notes » dans son Enlèvement au sérail. Ou encore Haydn, Beethoven, les Strauss père et fils, Schubert, et plus tard, Brahms, Bruckner et Schönberg, tous ont résidé à Vienne et y ont composé leurs plus beaux chefs d’œuvre.
L’âme viennoise, à la fois nostalgique et romantique, vous accompagnera sur le chemin du retour, histoire de vous assurer que vous reviendrez un jour car un seul week-end ne suffit pas pour découvrir toutes les saveurs gustatives et harmoniques de Vienne l’impériale. Auf Wiedersehen !
Vicky Sommet
NOS ADRESSES
– Dormir à l’Hôtel Mélia intégré dans le nouveau Vienne et conçu par Jean Nouvel, une tour moderne avec vue imprenable du restaurant du 57e étage.
– Pâtisser à loisir chez Sacher, Philarmonikerstrasse 4 ou chez Demel, Kohlmarkt 14 (Attention files d’attente obligatoire).
– Rapporter verres en cristal de Bohême et vaisselle de porcelaine fabriquée avec du kaolin tchèque, du feldspath scandinave et du quartz allemand.