On entend parfois dire que les femmes sont plus altruistes que les hommes, cliché ou réalité ? Si les neuroscientifiques sont d’accord pour dire que tout résulte des conditionnements de l’éducation, il semblerait tout de même que le fait de partager active les circuits cérébraux du plaisir chez les femmes, ce qui n’est pas le cas chez les hommes. Des membres de notre équipe sont parties dans le monde à la recherche d’initiatives altruistes qui les ont marquées.
♦ Maux-t-à-mots
par Vicky Sommet
Les autres sont aussi les illettrés qui cachent souvent leur handicap et se sentent bêtes. Flaubert pourtant écrit que pour être heureux, il faut être bête, égoïste et en bonne santé. Et si être heureux consistait à penser aux autres, comme Aline Le Guluche qui est retournée à l’école à 58 ans pour se réconcilier avec les mots et est devenue la porte-parole de la lutte contre l’illettrisme des femmes. Un plus un font deux et beaucoup plus quand on sait que 7% de la population âgée de 18 à 65 ans est illettrée, (les hommes 60,5%, les femmes 39,5%). La suite reste à écrire !
« J’ai appris à lire à 50 ans » d’Aline Le Guluche, paru le 1er octobre 2020 aux éditions Prisma
Découvrez « Write Her Future », programme national de lutte contre l’illettrisme des femmes initié par Lancôme qui s’engage auprès de l’Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme (ANLCI). En France, 7% de la population est illettrée, cela représente 2,5 millions de personnes. 40% d’entre elles sont des femmes. Parlez-en autour de vous et communiquez le numéro vert : 0800 11 10 35. Ce numéro peut lui permettre d’être accompagnée dans ses démarches du quotidien et à sortir de son isolement.
♦ Altruisme et business, une combinaison qui fonctionne
par Michèle Robach
Dans certains quartiers de banlieue, il n’y a que des fast-food et de la junk food. De là, tous ces problèmes de comorbidité, facteurs aggravants du Coronavirus (diabète, obésité). Partant de ce constat, Fatima Idhammou a voulu apporter du « beau et du bon ». L’association Réseau d’Échanges et de Restauration (RER) qu’elle a créée vient d’inaugurer son pôle économique de restauration dans l’un des quartiers les plus défavorisés du Grand Paris. L’idée est de former, d’accompagner des habitants à la cuisine, un domaine en lien avec nombre d’emplois à pourvoir sur le territoire. Un espace de 1 000 m2 inoccupé a été mis à disposition gratuitement par la ville et entièrement rénové par des bénévoles avec cuisine et restaurant. Pour Fatima Idhammou, il faut offrir aux habitants une nouvelle offre accessible de bien manger local et leur apprendre à cuisiner plus sain et plus durable. Depuis le confinement, elle mise tout sur la livraison et la vente à emporter. Un bel exemple qui a permis d’explorer de nouvelles frontières où business et recherche d’impact social ne font plus qu’un.
Réseau d’Échanges et de Restauration
♦ Les femmes sont l’avenir de la planète
par Anne-Claire Gagnon
Solidaires, pratiques, économes, 12 femmes au Népal transmettent localement à d’autres femmes la formation qu’elles ont reçue de Karuna-Shechen pour créer de l’électricité verte. Grâce à ces techniciennes solaires, la lampe au kérosène (tuki lights) a rendu l’âme et les maisons s’éclairent, permettant à l’obscurité (et à ses démons) de reculer. À travers la mise en place d’une énergie renouvelable et respectueuse de l’environnement, Karuna-Shechen œuvre pour favoriser l’autonomie et l’indépendance des communautés isolées dont la qualité de vie progresse grâce aux femmes porteuses de lumière, un nouveau métier essentiel pour elles et les leurs.
Karuna-Shechen
♦ Le Palais de la femme
par Anne-Marie Chust
Qui connaît Blanche Peyron ? Une femme exceptionnelle, ayant œuvré toute sa vie à l’armée du Salut (avec son époux), particulièrement sensibilisée à la précarité des jeunes femmes seules à Paris et qui, à force de sacrifices, de courage et d’opiniâtreté, malgré les embuches et une santé chancelante, finira par créer le Palais de la Femme en 1926, grâce à une souscription. Un foyer pour femmes en difficulté, dédié à la protection de femmes en recherche d’abri. Le palais existe toujours, sous l’égide de l’Armée du Salut, compte plus de 600 chambres avec la même vocation de lutte contre l’exclusion. Blanche est tombée dans l’oubli, pourtant sa personne correspond parfaitement au sens même du mot altruisme, un comportement caractérisé par des actes généreux, pour s’occuper et s’intéresser à autrui. Une valeur morale suprême dans un monde souvent régi par la compétition et l’individualisme. Blanche ne désirait pas passer à la postérité, mais souhaitait que son palais reste debout. Son vœu a été exaucé !
Le Palais de la femme
♦ Lutter contre l’ignorance et le handicap culturel
par Marie-Blanche Camps
Après plusieurs expériences dans le bénévolat, Florence en a eu « marre de donner à ceux qui ont déjà ». Depuis 6 ans, elle est engagée dans l’Association coup de pousse qui aide trois villages défavorisés au Togo à accéder à l’éducation. De la communication à la vice-présidence, elle a déjà quinze voyages sur place à son actif. Puis à la lecture d’un article dans Jeune Afrique, Florence apprend que les jeunes filles africaines ne vont pas à l’école quand elles ont leurs règles… « C’est ahurissant ! Elles n’ont pas de sous-vêtements, c’est le système D et elles subissent les moqueries des garçons quand elles sont tâchées ! » Alors pour permettre aux jeunes Togolaises d’aller à l’école tous les jours du mois, Florence a une idée de génie : fournir des serviettes hygiéniques lavables. Elle trouve le financement de son nouveau projet qu’elle baptise SavaNana et envoie au Togo un stock de tissu imperméable (le PUL). Les serviettes sont fabriquées sur place par des couturières locales et des packs sont déjà distribués aux jeunes collégiennes. Avec un programme de sensibilisation sur l’éducation sexuelle auprès des enseignants, des filles et des… garçons. « Cela fait une différence de donner de son temps et de son énergie à ceux qui n’ont rien. C’est de l’altruisme peut-être, mais cela peut paraître égoïste, cela me donne une énorme satisfaction. »
Association coup de pousse
Première publication janvier 2021