Ambitieuses de l’Antiquité à nos jours

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Celles qui osent être elles-mêmes, peu soucieuses du qu’en dira-t-on, qui ont ouvert la voie à beaucoup d’autres, sont affublées du qualificatif péjoratif d’ambitieuses. Et on dit d’elles qu’elles sont rongées par la soif, l’orgueil, l’avidité, la cupidité, la convoitise ou la prétention. Petite revue de presse de ces femmes qui intriguent.

Femmes de pouvoir

Cléopâtre, reine d’Égypte, a, toute jeune, pu observer son père en exil corrompre des hommes politiques pour récupérer son trône. Mariée de force à son frère, elle doit fuir la cour à 21 ans, se réfugie en Syrie et tente par un subterfuge de gagner la confiance de Jules César, enroulée dans un tapis, vêtue de ses plus beaux atours. Le général tombe sous le charme de « Bouche d’or » et à sa mort, elle règnera jusqu’à se donner la mort. Aliénor d’Aquitaine, indépendante d’esprit et fine politicienne, hérite à 15 ans d’un quart de la France et, après deux mariages, doit fuir et se réfugier en Angleterre, déguisée en homme où elle consacrera les dernières années de sa vie à la diplomatie pour assurer la paix entre l’Angleterre, la France et l’Aquitaine. Dans cette liste, on pourrait ajouter, Jeanne d’Arc, Catherine de Médicis ou Louise Michel.

Femmes indociles

« Je résolus de vivre. Je résolus d’être la grande actrice que je souhaitais être… je me vouais à ma vie. » Ces paroles de Sarah Bernhardt expliquent le nom que lui donne Cocteau « Le monstre sacré » ou Victor-Hugo « La voix d’or ». Avec pour devise « Quand même », elle refusa de se marier, dut trouver un métier et, après le Conservatoire, entra à la Comédie-Française. Sans emploi pendant la guerre, elle ouvre un hôpital dans les caves de l’Odéon, brûle les décors et les sièges du théâtre pour chauffer les patients et arrache le drapeau du toit pour éviter que les Allemands ne l’abattent. Elle jouera jusqu’au bout pour continuer à être celle que Sacha Guitry nommait « Notre-Dame du théâtre ». Faire de sa vie un mythe fut aussi l’ambition de Mata Hari, Colette, Alexandra David-Néel, Gabrielle Chanel ou Joséphine Baker.

Femmes transgressives

La peintre Frida Kahlo est une icône féministe. Se rajeunissant de trois années pour être née le jour de la révolution mexicaine, mue par l’envie de vivre, elle peindra son corps mutilé et douloureux à l’envi, une peinture « plus obstétrique qu’esthétique ». Simone de Beauvoir, mère de toutes les féministes avec son « Deuxième sexe », sera adoubée par Sartre, deviendra la madone des existentialistes, recevra le Prix Goncourt et libéra les femmes en dénonçant les violences dont elles sont l’objet, grâce à son père qui lui avait dit qu’elle avait un cerveau d’homme.

D’Indira Gandhi à Marguerite Duras, de Rosa Parks à Virginia Johnson, la femme qui a appris aux Américains à faire l’amour, de Simone Veil à Gisèle Halimi, de Brigitte Bardot à Mae Jemison, première femme noire astronaute, que de belles destinées où elles ont, chacune à leur manière, atteint les étoiles avec une force de caractère et une immense liberté adoptée comme chemin de vie !

Vicky Sommet

« Les ambitieuses. 40 femmes qui ont marqué l’histoire avec leur volonté d’exister » de Virginie Girod (éditions M6, octobre 2021).
À noter aussi dans le monde de la musique, un hommage rendu à 27 chanteuses avec l’ouvrage de Thomas Pawloski « Chanteuses » aux éditions Glénat.

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