Accompagner les populations en difficulté pour une association de retraités bénévoles, c’est ce que font ces deux amies qui donnent de leur temps et de leur énergie, comme quelques 2 500 seniors bénévoles actifs qui agissent au plus près du terrain, là où les besoins se font sentir à travers le monde.
Danièle : une carrière au service de l’intérêt général
D’abord Proviseur de lycée, Danièle Toulemont a ensuite travaillé au ministère de l’Éducation nationale puis au Quai d’Orsay, au ministère de la Coopération et comme fonctionnaire international à la Francophonie. « Je ne me suis jamais posé la question pour savoir si j’étais compétente, mais à chaque fois, j’ai foncé. J’ai bien aimé le travail en cabinet parce qu’on forme des équipes, on est solidaire et même si on y passe parfois ses nuits, on est dans le film ! » Puis la retraite est venue et comme elle se sentait un peu désoeuvrée, Danièle a cherché une association où elle pourrait apporter son expertise. Et par hasard, elle a découvert AGIRabcd¹ où elle pensait pouvoir être responsable et agir bénévolement au service d’un pays.
Populations variées, actions multiples
Danièle dirige depuis cinq ans maintenant le secteur international qui intervient auprès des populations en difficulté avec des transferts de compétences. L’idée c’est de former des personnes localement, de les aider à savoir se débrouiller seuls et le bénévole repart une fois sa mission achevée. AGIRabcd intervient dans plusieurs domaines : la santé, l’enseignement, l’aide à la création d’entreprises, le développement rural, la formation professionnelle et l’assainissement ou le traitement des déchets. 3 000 adhérents qui possèdent des savoir-faire, souvent diplômés, répondent ainsi aux demandes.
Mireille : spécialiste du Moyen-Orient
Mireille Duteil est une des bénévoles, journaliste politique et spécialiste des reportages au Moyen-Orient, elle apporte sa connaissance du terrain en gérant les aides au Maroc. « D’un ou deux jours par semaine prévus au départ, je me suis aperçue que je devais travailler beaucoup plus. À la différence des hommes qui pensent recréer l’environnement des entreprises dans lesquelles ils travaillaient, nous les femmes nous nous engageons et travaillons comme des soutiers. Le confinement nous a posé problème car travailler en Zoom ne correspond pas du tout aux souhaits des parents marocains ».
Franchir les obstacles
Préparer sa retraite n’est pas chose aisée, en particulier pour les hommes qui se retrouvent souvent démunis quand la vie professionnelle s’arrête. AGIRabdc leur propose une solution pour pallier à leur inactivité. Les pays subsahariens, les régions francophones principalement, le Maghreb, l’Asie avec le Cambodge, le Vietnam et le Laos, les pays de l’Est, surtout dans le domaine de l’éducation sont demandeurs. « Le secteur du numérique serait à développer mais comme nous sommes tous vieux, nous ne sommes pas très performants ! Aujourd’hui, nous faisons de l’hybride avec de l’aide sur place et à distance mais dans certains pays les connexions Internet ne sont pas au point. »
Les choses reprennent doucement comme un contrat avec le Bénin pour former des artisans mais d’autres bénévoles attendent pour partir au Maroc en zone rouge actuellement. « Nous espérons pouvoir repartir et recommencer à travailler comme dans tous les secteurs professionnels qui sont aujourd’hui à l’arrêt ».
Vicky Sommet
¹AGIRabcd, Association Générale des Intervenants Retraités (Actions de Bénévoles pour la Coopération et le Développement).
À noter : Salon des Seniors, l’âge de toutes vos envies – du 6 au 9 octobre Porte de Versailles.