Aux États-Unis, on arbore avec fierté son statut de volunteer imprimé sur son T-shirt, son agenda et surtout sur son CV. Dans l’Hexagone, quand on prononce bénévolat, on entend encore dames patronnesses, oisiveté féminine ou activité senior. Pourtant en France, la nature et la définition du bénévole évolue : c’est « l’adéquation entre la volonté d’œuvrer pour une collectivité et de former sa personnalité dans un engagement choisi et volontaire pendant son temps libre*. »
ÉTAT DES LIEUX – Les dernières études démontrent l’évolution de ce nouveau bénévole qui aujourd’hui privilégie dans cet engagement citoyen sens, utilité et plaisir. En 2013, sur 12,7 millions de bénévoles qui œuvrent dans le milieu associatif 51% sont des femmes. La parité ainsi semble respectée… en chiffres seulement car malgré une légère progression, les femmes ont toujours des responsabilités moindres et peu sont présidentes d’associations (33%) alors que 70% des salariés des associations sont des femmes. Cherchez l’erreur !
OÙ SONT LES FEMMES ? Les secteurs d’engagement des femmes diffèrent de ceux des hommes : leurs choix s’orientent en priorité vers la santé et l’aide aux malades (34%), le social et caritatif (32%), les loisirs (22%), le sport (18% contre 29% pour les hommes !), la culture (16%) et la jeunesse et éducation populaire (16%). Leurs motivations varient aussi selon les tranches d’âge. Pour celles qui sont encore en activité professionnelle, donner du sens à sa vie, apporter ses compétences à une cause et partager des activités en équipe sont les moteurs de leur démarche altruiste. Les non-actives privilégient la rencontre avec des personnes intéressantes et diverses, le maintien d’une vie sociale et la pratique d’une activité épanouissante.
MENER UNE DOUBLE VIE – Contrairement aux idées reçues, vie professionnelle et vie associative sont parfaitement compatibles. Cette implication peut évidemment se réaliser en dehors de son domaine professionnel (école, club de sport, hôpital…), mais elle peut aussi s’exprimer en son sein. Certaines sociétés -trop rares- se sont engagées auprès de grandes causes ou plus modestement vers un engagement de proximité. Au-delà du soutien financier, elles font bénéficier de la diversité des métiers, des compétences et du savoir-faire de leurs salariés. Certaines facilitent et encouragent ces actions citoyennes en accordant à leurs salariés temps, voire formation. En accord avec la direction, l’utilisation du DIF (droit individuel à la formation) peut s’appliquer à destination d’un projet associatif actuel ou pour un projet futur de retraite. Comprenant que les nouveaux seniors sont aujourd’hui « les vitamines de la vie associative » certaines entreprises installent intelligemment en interne un système de tutorat senior-junior. Ce programme est particulièrement efficace dans des secteurs très pointus, là où un savoir-faire est en train de disparaître. La participation de mid&plus à ce genre de projet permet de faire la transition -en douceur- entre l’avant et l’après job et de tisser aussi des liens précieux intergénérationnels.
Côté associations, compétences en gestion, en comptabilité, en communication, en informatique, en recherches de financement sont très demandées, mais aussi tout simplement temps, bras et surtout régularité. Quelque soit son âge, être actrice du monde associatif contribue à se construire tant au niveau personnel que social. Le rôle des bénévoles est vital pour son fonctionnement et donc pour celui notre société.
* Citation : Roger Sue et Jean-Michel Peter, De l’intérêt d’être bénévole (2011)
Pour vous aider à trouver un rôle associatif :
http://www.francebenevolat.org – http://www.espacebenevolat.org – http://www.paris.fr/associations
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par Christine Fleurot