Il lui fallait un job en poche à Lysiane Quema pour partir à Hong-Kong et continuer à voyager, comme elle le faisait plus jeune, sac à dos à la recherche de l’aventure. Sa rencontre avec le maquillage fût un coup de foudre. Aujourd’hui, installée à Nice, elle enseigne à la Make Up For Ever Academy et prépare au métier de maquilleur beauté, mode, cinéma, télé, théâtre et body painting.
Du savoir à la transmission. « J’ai toujours adoré enseigner. Alors, j’ai créé une pédagogie spécifique, car je n’étais pas très douée quand j’ai commencé à maquiller. Surtout quand je regardais travailler Dany Sanz, artiste peintre et sculpteur, devenue maquilleuse professionnelle que j’admirais : il lui suffisait de prendre un pinceau et hop, elle se lançait. Et moi, je ne comprenais pas comment elle faisait pour parvenir à un résultat esthétique aussi réussi. J’ai donc décomposé son travail pour arriver à obtenir l’effet désiré selon l’âge de la femme. Le maquillage est souvent une question d’âge, on se maquille davantage après 40 ans qu’avant en cherchant à gommer les rides ou les imperfections ».
« L’esthéticienne soigne les peaux, le visage et le corps, aide la femme à être belle alors que le maquilleur les décore et élimine ce qui est le moins intéressant à regarder. Le maquillage, c’est aussi la transformation, le geste artistique et plus encore quand on maquille les corps avec le body painting ».
À l’école du maquillage. Une formation dure six mois, complétée par un examen proposé par notre académie parce qu’il n’existe pas de diplôme en France, CAP ou BTS reconnu par l’État pour devenir maquilleur professionnel. « Nous, on a essayé de créer un diplôme officiel en sollicitant les différents ministères concernés mais comme à cette époque-là, on n’y rencontrait que des hommes, ils n’ont pas été intéressés par nos propositions. Maintenant, ce projet pourrait peut-être aboutir car il y a plus de femmes dans les instances dirigeantes. Ce serait bien que ce métier soit enfin reconnu ! ».
Un métier d’artistes en herbe. Pour devenir maquilleur, pas de propositions à Pôle Emploi, pas d’annonces dans les journaux. Il faut donc commencer à travailler pour les mariages, les marques de cosmétiques, dans les grands magasins comme démonstratrice ou dans les parfumeries mais surtout pour se faire la main et maquiller. « L’idéal, c’est de trouver des stages sur des plateaux pour rencontrer des photographes et se constituer un réseau dans le cinéma, le théâtre, la mode ou la télévision comme moi qui ai beaucoup maquillé sur les émissions de Taratata ». Le maquilleur travaille en étroite collaboration avec le costumier, l’éclairagiste et le cadreur. Le souci du détail, l’imagination et une certaine capacité de création sont indispensables. Une séance de maquillage demande parfois des heures de concentration avec des horaires de travail presque toujours décalés, tard le soir et le week-end.
À chaque femme, son maquillage. Le maquillage, ce sont toujours les mêmes gestes sans jamais obtenir le même résultat. « Chaque femme a sa carnation, sa couleur de cheveux, sa personnalité tout comme le maquillage professionnel où il faut prendre en compte les différentes lumières, qu’il s’agisse d’un défilé ou d’un shooting photo. Le maquillage ne sera pas non plus le même, si c’est pour un film par exemple, cela dépendra de l’intrigue et de l’ambiance qu’il faut créer. ».
Avec une réelle volonté pédagogique, Lysiane Quema, transmet sa vision très personnelle, artistique et créative du maquillage et garde son goût pour l’ailleurs : « Je veux avant tout continuer à voyager et rencontrer des femmes différentes selon les pays que je visite. Je n’ai pas le temps de regarder les paysages, mais je m’attache plutôt à observer les différentes couleurs de peau. Ma passion est toujours restée intacte ! »
Vicky Sommet
Make Up for Ever Academy Paris-Nice