Un premier enfant, lunaire et inattentif, lui pose des questions. Ce petit d’homme est-il précoce ? En grandissant, les remarques et attitudes tant médicales que sociales lui sont renvoyées avec agressivité à propos de son fils. Elles rendent Sandra coupable : est-elle cette mauvaise mère qui demande l’impossible pour son fils et le pousserait ainsi dans une trajectoire erronée ? Persuadée de l’abus, elle va même jusqu’à déposer une main courante.
Un enfant différent
Sandra remarque bien le toucher particulier de son fils, sa gêne pour le bruit et sa hantise de la foule… Mais l’intelligence de l’enfant et ses capacités à grandir renforcent son soutien maternel. Cependant les troubles scolaires persistent. Rien ne prépare les mères dans cette situation : être le coach de son enfant ! Déjà on apprend peu à être une mère et encore moins à être mère d’un enfant différent. Comme dit Sandra : de l écoute et de la ténacité !
Choc de l’annonce et cadre de vie
Enfin une consultation chez un pédopsychiatre, savant et humain, apporte un diagnostic. C’est brutal, mais quel soulagement de pouvoir se battre. Puis rentrer en conflit contre les propositions scolaires de structures spécialisées et préserver ainsi une intégration normale dans un cursus scolaire ordinaire devient le combat. Mais cela ne suffit pas, il faut aussi des moyens : une aide à la vie scolaire chaque année, un établissement qui accepte ces conditions. Merci les associations, merci l’établissement Sophie Germain. Les efforts et l’investissement financier seront récompensés par l’intégration du fils : des amis, des soirées et de l’autonomie. Vous noterez la persévérance de Sandra !
Au final
Son fils a réussit brillamment son baccalauréat littéraire avec mention, contrairement à ce prédisaient beaucoup. Il est doué pour la littérature et la lecture, comme sa mère, mais aussi les langues. Il poursuit un cursus universitaire. Sandra ne regrette rien, a adoré tous les moments de vie avec ses différents enfants. Elle dit que pour celui-là elle devait à la fois le protéger et le mener à l’autonomie avec constance.
« Pour voir l’Everest, il faut y aller par pallier. »
Je vous ai brossé ce portrait d’une tranche de vie débutée il y a 20 ans. Les mœurs évoluent lentement. Pour l’époque, Sandra était une pionnière. En date d’aujourd’hui, le moule scolaire est plus souple et le personnel plus informé aussi. Ainsi la prévention et la prise en charge sont plus rapides. Hélas, il y a de moins en moins de pédopsychiatres. Mais l’amour, c’est toujours inventer et partager avec l’être aimé.
Aujourd’hui, Sandra écrit 4 projets de scénario, dont un sur la culpabilité… Sandra tu peux recevoir nos félicitations. Ton fils, avec son originalité, a grandi sous ta très bonne étoile de mère. Amours, tous jours. Que ton témoignage puisse aider d’autres femmes !
Doc Eugénie