Les chercheurs qui, dans le secret de leurs laboratoires, travaillent sans relâche pour venir en aide aux femmes atteintes de cancer du sein, sont à applaudir : 1 femme sur 8 en souffre dans le monde, 87% en seront guéries. Mais la recherche avance avec une bonne nouvelle en vue…
Des traitements adaptés
« Tout dépend du type de cancer. Le cancer du sein n’existe pas, il y en a autant que de personnes qui en souffrent, selon le type de cellules qui sont touchées » précise le Docteur Clara Nahmias, Directrice de Recherche au CNRS. Certaines répondront à l’hormonothérapie, 70% des patientes. 15% sont réceptives à un autre marqueur et bénéficient d’une thérapie ciblée. Restent 15% des patientes, les femmes les plus jeunes, avec des cancers plus agressifs, pour lesquelles la chimiothérapie est une solution. Mais seules 20% d’entre elles répondront favorablement à ce traitement, d’où un vrai problème de santé publique sur lequel s’est penchée Clara et son équipe de chercheurs.
Des outils modernes
Le séquençage du génome humain, depuis l’an 2000, permet d ‘étudier les caractéristiques moléculaires de chaque femme en regardant les altérations dues à une tumeur. « À terme, le projet est de faire de plus en plus une médecine personnalisée. Dans mon laboratoire, en travaillant sur une autre recherche, le langage des cellules, nous avons découvert une nouvelle protéine ATIP 3, présente dans toutes les cellules de l’organisme, comme dans celles du sein, qui protège contre le cancer. Si elle est absente, elle induit un cancer encore plus violent. » L’idée était ensuite d’essayer de comprendre comment s’opèrent cette protection et ses failles.
Il faut faire vite !
Pour éviter les nombreuses étapes de cette recherche et le temps passé, Clara avance avec la mise au point d’un traitement adapté plutôt que d’essayer de produire cette protéine déficiente. « Au lieu de faire nos tests avec nos pipettes et nos cellules, on travaille avec d’autres laboratoires de Curie et l’Intelligence Artificielle pour aller encore plus vite. On est positif aujourd’hui et optimiste au vu des recherches faites partout dans le monde. » Reste à soulever le problème des moyens pour le financement de la recherche, d’où la création de l’Association Prolific pour combler le manque de fonds nécessaires à ces travaux.
« C’est en voyant à Londres des médecins danser avec des tambourins pour demander de l’argent, que je me suis dit que je devais trouver des aides extérieures pour financer mes travaux sur ATIP 3. Avec 5 amies, on a décidé de récolter de l’argent pour mes travaux, mais aussi de sensibiliser les gens pour qu’ils sachent où va leur argent. Je fais visiter chaque année mon labo et j’explique comment j’ai utilisé leurs dons. J’ai aussi créé « Graine de chercheur » où Prolific aide un jeune dont le projet a été retenu par un comité scientifique ».
L’idée, c’est de relier le scientifique en blouse blanche avec le citoyen, pour que chacun soit le héros des avancées qui oeuvrent pour le bien de tous.
Vicky Sommet
Prolific – Pour faire un don