« Je veux que tu te redresses et que tu te sentes fière de qui tu es. Parce qu’il n’y a rien de mal à être moche.» «Personne n’est parfait, mon cœur, tu ne peux pas laisser ton apparence te miner comme ça, mon ange. Regarde-toi, tu sais que tu es belle à l’intérieur. Aime-toi, et tout le monde t’aimera. ». Non, vous n’êtes pas dans un atelier de relooking ou d’estime de soi. Ces phrases sont celles empruntées à une campagne de pub d’une grande chaîne de distribution qui encourage la consommation de fruits et légumes abîmés et souvent délaissés par les consommatrices que nous sommes, à cheval sur l’esthétisme et le calibrage des produits.
Selon la FAO (la branche de l’ONU chargée de l’agriculture), un tiers des denrées alimentaires produites dans le monde sont perdues ou gaspillées, alors il est grand temps pour nous, cuisinières d’un jour ou de toujours, de revoir notre jugement sur ces aliments délaissés et de consommer différemment. Au-delà des grandes enseignes de distribution qui bougent certes, mais qui ont de la marge (si j’ose dire…), des initiatives se mettent en place comme par exemple :
• Quoi ma Gueule ?® qui propose à la vente (Leclerc-Auchan-Intermarché-Monoprix-U) ce qu’ils appellent « les gueules cassées», les produits présentant un défaut d’aspect, les produits de petits calibres et moins jolis, les produits présentant des marques suite à des intempéries. Moins chers, mais tout aussi bons, car ils ont gardé toute leur qualité gustative.
• Simone Lemon qui surfe sur cette idée d’anti-gaspi. Shéhrazade Schneider et Élodie Le Boucher, toutes deux gagnantes du Prix Coup de Cœur de Biilink (réseau d’entreprenariat au féminin), ont réfléchi à un mode de consommation pour moins gâcher dans son assiette en privilégiant des circuits courts de distribution, en donnant une deuxième vie aux fruits et légumes écartés de la chaîne alimentaire, en les transformant dans des plats gourmands, équilibrés et accessibles, en optimisant l’utilisation des matières premières, en transformant les peaux de fruits en écorces dans ses desserts par exemple et ainsi en proposant un buffet au poids en libre service. C’est au client d‘ajuster sa consommation en fonction de son appétit. Il paye un prix unique aux 100 grammes, peu importe ce qu’il choisit. Tous les invendus seront redistribués via une association aux sans-abris.
Gardons donc le nez dans notre assiette, sensibilisons et éduquons notre entourage pour une consommation plus responsable.
Christine Fleurot
//lesgueulescassees.org/
www.biilink.com/article/433/projet-coup-de-coeur