C’est quoi une bonne épouse dans nos pays privilégiés ? Avoir beaucoup de maris ou garder le sien ? Une notion qui a évolué avec le temps, pour le grand bien des dames qui ne se laissent plus faire et pour le grand dam des messieurs qui doivent de se tenir à carreaux.
« La bonne épouse » ou « Woman » ?
Avant une bonne épouse laissait toute latitude à son mari. Il pouvait la tromper, la mépriser, la malmener, … elle lui lavait ses chemises, élevait ses enfants, faisait la cuisine, gérait le budget de la maison et ne le contrariait jamais. Et elle pouvait aussi lui apporter une dot énorme, travaillait et le laissait glander. Dans le film de Martin Provost l’école ménagère en question apprend aux jeunes-filles la tenue d’une maison en se pliant au « devoir conjugal » jusqu’au vent de liberté de mai 68. Plus sérieusement, dans le film de Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova, la parole est donnée à plusieurs milliers de femmes venant des quatre coins de la planète qui s’expriment de façon sincère, instructive et touchante. Un vrai questionnement sur la condition féminine dans le monde.
Quelques témoignages sur la notion de « bonne épouse »
♦ Pour Erika, elle ne doit pas plier à tout, mais savoir gérer le mari, la maison, les enfants. Être à l’écoute, mais pas trop. Être présente sans que ça lui coûte. Et partager avec son mari le plus de choses possibles.
♦ Pour Marianne, cette personne est féminine. Laisse croire à son conjoint qu’il prend les décisions. Met les formes quand elle lui demande quelque chose (ne dit pas « est-ce que tu peux …, mais « est-ce que tu voudrais bien » …). S’extasie sur son intelligence, ses qualités, son physique, son humour, … ne le fait jamais coucher à « l’hôtel du cul tourné ». Et lui fait remarquer que les autres femmes la regardent avec envie quand elle se promène à son bras.
♦ De son côté, Robert explique avec humour qu’elle doit savoir se taire quand il faut. Deviner ce qu’elle doit dire ou non. Elle doit briller – mais pas trop – devant les amis. Se coucher sans dire qu’elle est épuisée, … Robert souhaite bon courage à cette femme idéale. Et rappelle plus sérieusement que sans généraliser, elle doit surtout correspondre au caractère de son mari.
♦ Pour Marie, la plus jeune de mes interlocutrices, c’est une personne qui vit avec quelqu’un qu’elle aime vraiment. Quelqu’un de sincère qui n’a pas que son mariage dans la vie. Elle s’occupe bien de son époux et de ses enfants, mais garde une autonomie, des activités, un travail.
Permettez-moi, pour vous faire sourire en cette période confinée, de terminer par la pirouette d’Alain : la bonne épouse est une femme parfaite au lit, une femme qui tient bien les comptes du foyer, une femme qui fait bien la cuisine, une femme qui s’occupe des enfants. Et le bon serait que ces quatre-là ne se rencontrent jamais. De mon côté, malgré les questions que je me pose sur ce thème, je dirais comme Julien Clerc à toutes les women : « Femmes je vous aime ! »
Isabelle Brisson
¹« La bonne épouse » film de Martin Provost avec Juliette Binoche et Yolande Moreau sorti en salle le 11 mars et « Woman » documentaire de Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova sorti en salle le 4 mars 2020.