Porter du seconde main, amortir notre empreinte carbone, redonner vie à des vêtements ou à du mobilier abandonné, le vintage devient aujourd’hui un acte civique et écoresponsable. Et c’est amusant de partir à la découverte de nos trésors oubliés pour imaginer et créer du neuf avec du vieux.
Changer son regard
Moche la commode de grand-mère, démodée la robe du soir des fiançailles et les vinyles encombrent vos étagères ? Alors, il est temps de vous ressaisir et de porter un nouveau regard sur ces objets du passé, à l’heure où le recyclage est un acte citoyen. Vive le fait main, la chine de vaisselle ancienne et les bistros old fashion, ce n’est pas être réactionnaire de penser ainsi, c’est juste parce que vous voulez vous engager pour la sauvegarde de la planète. Vous avez vu comme moi la réapparition des pattes d’eph’, l’intérêt pour l’Art déco et l’engouement pour les légumes racine. L’artisanat a le vent en poupe et les friperies habillent les plus élégantes. Donc on ose et on s’y met, cool oui mais rétro-cool, mieux encore !
Le passé nourrit le présent
Saint-Laurent avait déjà expérimenté ce recours à l‘histoire avec les collections Renaissance ou Seventies et les modeuses d’aujourd’hui mélangent avec plaisir les pièces d’hier avec celles d’aujourd’hui. Drouot ne jure plus que par le mobilier et les peintures des Fifties, le vintage habille les dames qui foulent le Red Carpet à tel point que chez Artcurial on dit « qu’il sera difficile de dire avec précision ce qui caractérise la silhouette des années 2010 ». Pour les créateurs, ce qui semble « daté » est au contraire « très maintenant ». Les adeptes du savoir-faire contredisent celles du faire savoir. Les pièces d’autrefois ont une valeur ajoutée, un vrai fini, à tel point que même Internet s’en est emparé.
Ah ! nostalgie quand tu nous tiens, le journal télévisé nous dit que Claude François aurait 80 ans ce mois-ci et tout de suite dans notre tête, on fredonne « Alexandrie, Alexandra ».
Appétence pour la chine
Le plaisir de la découverte de l‘objet de nos rêves n’a d’égal que la victoire au Loto. Fouiller dans les vieilleries, les Puces de St Ouen suscitent un regain d’intérêt et vous êtes sûres de ne pas retrouver la même robe dans une soirée, portée par une autre. La collectionnite peut vite être addictive mais le geste peut aussi sans honte s’assimiler à un comportement écologique. Vous ne jetez pas, vous recyclez. Le vintage a de l’avenir et de regretter d’avoir dilapidé le contenu des armoires de nos grands-mères. Et comme on sait que l’industrie de la mode est la plus polluante au monde, on se félicite d’avoir changé d’attitude.
Moins d’eau, moins de plastiques, le jeans dure plusieurs générations, puisque même troué, il est encore à la mode. Moins de déchets et vous êtes une fashionista qui s’ignorait. Le rétro, c’est une révolution à bas bruit qui devient un phénomène branché, chébran comme disaient les anciens.
Vicky Sommet
Inspiré par « Rétro-cool » de Nathaiie Dolivo et Katell Pouliquen aux éditions Flammarion (novembre 2018) et par les nombreuses adresses de boutiques vintage de mon quartier (IXe arrondissement de Paris) devant lesquelles je passe tous les jours.