« Au-delà d’une nécessité, la cuisine est une école de la vie. » Élevée par sa grand-mère dans « l’excellence du manger bien », expression de Ginette Mahiot, Mademoiselle Nathalie a su transformer en joie du partage une épreuve de vie qui l’a conduite sur le palier du 6e étage, côté escalier de service, juste sous le 7e ciel de Paris, avec vue sur la Tour Eiffel (que ses deux chats adorent…).
Loin de se laisser abattre, elle a retrouvé sous les toits l’amour des fourneaux, du partage avec ses co-locataires, ravis du fumet de la soupe dite du couloir et autres merveilles inattendues. « Le beau, le bon, l’harmonieux constituent une force qui, lorsque vous les croisez dès la plus tendre enfance, vous restent comme un trésor. » Au IIIe acte de sa vie, Nathalie George a puisé dans les recettes de Gigi, sa grand-mère. Elle nous livre, au milieu du récit de sa vie et des témoignages de ses voisins, des recettes à « trois francs six sous », sans céder à la tentation d’aller « dans un magasin de surgelés, c’est comme aller faire ses courses à la morgue ».
Amoureuse des bons produits, de celles et ceux qui les vendent sur les marchés, elle nous donne ses adresses dans Paris pour bien se nourrir et recevoir, avec le minimum à porter dans l’escalier. Sans oublier l’ingrédient principal : « Toute chose porte en elle l’amour dont elle a fait l’objet, alors n’oubliez pas d’y mettre de vous-même sinon ce sera raté. »
La jeune génération découvrira dans La cuisine du 6ème étage qu’on peut boire le bouillon et rester de bonne humeur et, qu’en cuisinant, on se restaure l’estomac autant que le moral sans se ruiner. « Pas de pouvoir d’achat, mais un pouvoir de vivre intact. Faire mieux avec moins, c’est possible. La 6ème dimension de la cuisine, c’est l’avenir ! »
Anne-Claire Gagnon
La Cuisine du 6ème étage de Nathalie George, préface du Chef Yannick Alléno, éditions Hérodios (9 juin 2020) – Page Facebook.