L’obésité, maladie encore incomprise en France

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Le siège national de la Ligue contre l’obésité siège à Montpellier en Occitanie. La journaliste Agnès Maurin, directrice générale bénévole et cofondatrice de cette Ligue, s’est intéressée au sujet pour des raisons familiales, tout comme les deux autres fondateurs¹. Rien n’était fait sur ce sujet alors que les chiffres augmentent.

L’obésité est une maladie

En France en 2017, 50% des personnes sont en surpoids, 17% obèses et on l’est un peu plus au féminin². On est obèse quand l’IMC est supérieur à 30³. L’obésité s’acquiert progressivement quand le style de vie est inadapté. Chaque cas est différent. Trop se nourrir n’est pas la raison majeure, elle est la conséquence de nombreuses causes qu’il faut rechercher pour guérir. Elle dépend de facteurs génétiques, épigénétiques (historique familial), de la précarité, de la cellule familiale (raisons psychologiques), de la sédentarité.

« La cirrhose, les ulcères, les ennuis cardio-vasculaires et surtout le diabète de type 2 seraient inférieurs sans l’obésité, voire inexistants. » Agnès Maurin

Un sujet de société

La société n’est pas faite pour les obèses. Ils sont rejetés, discriminés dans la rue, harcelés au collège, les transports en commun ne sont pas faits pour eux, etc. Tous ces facteurs les poussent à manger davantage, mais – répétons-le – la nutrition n’est pas la seule cause de l’obésité. Le déséquilibre alimentaire oui. « Au supermarché ils remplissent leurs caddies, mais en rentrant chez eux ils commandent une pizza », ajoute Agnès qui les y accompagne parfois. « Ils sont incapables de composer un menu diététique, ne font pas de liste. C’est la société qui les rend ainsi ».

Quelques recommandations

  • Prendre conscience que l’obésité est une maladie, ce qui évite de culpabiliser le malade.
  • « Bannir le « Fais du sport et mange moins », c’est de la discrimination .» explique encore Agnès. Trop de raisons différentes poussent à manger.
  • « Arrêter les régimes restrictifs qui chamboulent les habitudes alimentaires en diminuant le métabolisme de base (ce que dépense notre corps au repos). Cela aboutit à l’effet yoyo ascendant. » confirme Mélanie Delozé, diététicienne-nutritionniste au CHU de Montpellier.
  • Écouter les signaux du corps : faim et satiété. Ne pas manger sans faim. Ne pas forcer à finir une assiette. Préférer les petites portions qui permettent de se resservir jusqu’à satiété.
  • Pour guérir, le cheminement doit être individuel.
  • Que les Français arrêtent de harceler les obèses !

Enfin, la Ligue reste à l’écoute du malade. Elle ne prône pas les régimes restrictifs. Elle ne considère pas l’opération (quels que soient les différents types de réduction de l’estomac) comme une solution miracle. Et celle qui pèse 59 kilos pour 1,65 m (IMC de 21,6) figure dans la limite du normal (18,30 à 24,30). A 16,30 elle serait en risque de dénutrition.

Isabelle Brisson
Mid&SudOuest

¹La Ligue Occitanie s’est élargie aux Hauts de France, à l’Ile de France et à la Nouvelle Aquitaine.
²15,6% pour les femmes, 14,3% pour les hommes en 2012.
³Indice de Masse Corporelle obtenu en divisant le poids en kilos par la taille en mètres au carré.

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