Oser le silence

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Comment échapper au bruit incessant pour pouvoir penser en paix, se reconnecter à soi-même, oublier que nous sommes pris dans notre quotidien, sans cesse sollicités, constamment connectés ? Bonne nouvelle, il existe des solutions moins extrêmes que celle de partir 71 jours sur les Chemins de Compostelle afin de retrouver ce silence devenu aujourd’hui une denrée rare, un luxe.

Parlons silence

Modernité, bruit, pollution, ère numérique : le silence est en voie de disparition. Combien existe-t-il encore sur terre de lieux sans pollution sonore ? De moins en moins, voire dans certains endroits plus du tout. Oui, mais le silence intérieur, lui, est toujours là, le sien, auquel on peut se connecter à tout moment, afin de retrouver le calme et l’apaisement indispensables à notre équilibre physique et mental, provoquer un dénouement intérieur, permettre une prise de recul sur les problèmes qui peuvent occupent sa vie. La quête de se recentrer est devenue permanente, elle devient vitale et passe par le silence. Le silence est une solution concrète pour notre société polluée par le bruit. Il apaise et le voyage intérieur permet de se reconnecter à soi-même.

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Des séjours en silence

Jeanne Dujardin, trentenaire, passionnée par la question du silence depuis toujours, adepte de traversées du désert, a fondé il y a 18 mois le concept Silence. Une fois par mois, elle propose des retraites en silence à 1h00 de la capitale dans de beaux lieux vastes et propices à la déconnexion. La pratique, accessible à tous, s’inspire de Vipassana, l’une des plus anciennes techniques de méditation de l’Inde, mais en plus doux, plus souple, plus ludique… Une vingtaine de personnes se retrouvent le temps d’un week-end dans un grand espace (du vendredi matin au dimanche soir) afin d’avoir un temps pour soi, méditer, marcher en forêt, pratiquer le yoga, se faire masser, peindre, dessiner ou sculpter, le tout en silence, avec de la bonne nourriture servie dans un lieu accueillant et confortable. Une belle façon d’opérer une déconnexion digitale sans paroles, face à la nature.

« Le silence qui rend possible l’attention et la concentration, est ce qui nous permet de penser. Or le monde ­actuel privatise cette ressource, ou la confisqueLa solution ? Faire de l’attention et du silence des biens communs. Et revendiquer le droit à ne pas être interpellé. » Matthew B. Crawford

Pour Jeanne, l’idée est de semer des graines afin d’inculquer un art de vivre qui perdure bien au-delà des séjours en silence, faire comprendre aux participants qu’il leur appartient au retour d’intégrer ce qu’ils ont appris et vécu dans leur quotidien : prendre soin d’eux, cultiver le silence en créant de l’espace, ralentir le rythme, se reconnecter à leur silence intérieur à chaque fois que c’est possible.

On peut aisément imaginer que le mouvement peut être décliné à l’infini dans le monde de l’entreprise ou de l’école, etc. Pourquoi ne pas adopter régulièrement une heure de silence en famille loin de toute connexion digitale ? Nous avons besoin de ces moments suspendus.

Marie-Hélène Cossé

Silence

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