On les trouve en toutes circonstances, colorées, argentées, dorées. Elles sont non seulement dans la rue, jusqu’à ce qu’on n’en puisse plus, mais aussi sur les scènes musicales, elles arpentent les podiums des grandes maisons de mode et sont même devenues des œuvres d’art, avec modèles rares, collectionneurs, influenceurs, expos et ventes aux enchères¹. N’oublions jamais qu’elles ont commencé dans les stades avec la révolution du caoutchouc et, si vous me permettez d’évoquer un souvenir personnel, j’ai découvert les baskets pour un usage quotidien, il y a quelques décennies, à New York où vous rencontriez ces dames « brushées » qui prenaient le ferry pour aller et venir de Staten Island ou de Brooklyn (genre « Working Girl »²) en baskets qu’elles changeaient pour des escarpins emballés dans un sac en plastique lorsqu’elles arrivaient sur leur lieu de travail. Aujourd’hui, aucune contrée n’échappe à cette folie ! Les baskets se sont imposées comme l’accessoire indispensable sur tous les continents. On les dit à la fois unisexes, faciles à enfiler, confortables, adaptées à tous les âges. Un vrai paradoxe : ces objets égalitaires peuvent aussi atteindre des prix exorbitants³, conséquence de notre mode de vie globalisé, américanisé et consumériste… Mais sommes-nous obligés de suivre ? Et bien moi je résiste, je n’aime pas trop les baskets, elles m’échauffent le pied et n’allongent pas ma silhouette, en tous cas, pas au point de remplacer mes pantoufles de vair !
Anne-Marie Chust
¹Enchères chez Drouot dimanche 15 mai 2022 où 200 paires d’exception ont été mises en vente de €200 à… €12 000 !
²Working girl, film de Mike Nichols avec Melanie Griffith, Sigourney Weaver et Harrison Ford (1988).
³Pour l’anecdote, la paire de baskets Nike Air Yeezy 1 portée par Kanye West a été vendue en avril 2021 à 1,8 million de dollars par Sotheby’s.
LIRE L’odyssée de la basket – Comment les sneakers ont marché sur le monde de Pierre Demoux (Babelio, 2019)
