Dis-moi ce que tu regardes, je te dirai qui tu es

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Où que nous soyons, quel que soit notre interlocuteur, on ne commente plus la pluie ou le beau temps mais la dernière série à la mode : quand Casa del papel se fait détrôner par The Queen ou Les Dames du téléphone… Quand Engrenages supplante Le bureau des légendes… Il y en a pour tous les goûts, tous les genres et toutes les générations ! Bref, Netflix a remplacé la télé de papa-maman, dans tous les foyers ou presque, comme une nouveauté dont on ne pourrait plus se passer. Et pourtant, le concept de feuilleton existait bien avant l’invention du tube cathodique. Balzac, pour ne citer que lui, a fait vibrer tous les lecteurs de son époque en publiant La Comédie Humaine à la petite semaine. J’imagine le frisson du lecteur quand la dernière page de L’Aurore se terminait par l’agonie du Père Goriot et qu’il fallait  attendre la semaine suivante pour connaître les véritables intentions d’un Rastignac, d’un Julien Sorel ou d’un Lucien de Rubenpré prêts à tous les sacrifices moraux pour réussir. Mes premiers émois de feuilleton, je les dois aux dernières pages du Télépoche familial où l’intrigue du roman photo n’était pas plus épaisse que la feuille de papier sur laquelle il était imprimé. Sans m’en rendre compte, j’avais mis le doigt dans l’engrenage de la fameuse « suite au prochain numéro ».

Alors quoi ? Sans Netflix ou Canal+ point de salut ? La concurrence fait rage et n’a pas que des effets pervers. À en croire les habitués, la qualité est au rendez-vous et les scénaristes se surpassent. Alors ne boudons pas notre plaisir, seuls les imbéciles refusent de changer d’avis, dès demain je m’abonne…. à moins de supplier ma fille d’avoir accès à son compte partagé !

France Kalfon
Une lectrice Mid&Plus

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