« Jane Birkin s’en est allée après 16 ans d’une bataille acharnée contre la maladie. Depuis son AVC en septembre 2021, sa famille et le merveilleux personnel soignant ont été à ses côtés nuit et jour. Depuis quelques jours, elle marchait de nouveau, était motivée à reprogrammer son Olympia et avait décidé de reprendre son indépendance. Ce premier soir seule aura été le dernier. Elle l’avait décidé. » Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon
Elle a toujours fait partie de mon paysage Jane, anglaise comme je les aime, moderne, libre, pas froid aux yeux mais parfois au cœur, un talent fou, une vie incroyable, pas simple d’aimer Gainsbourg, et surement pas non plus John Barry (je ne sais pas trop pour Jacques Doillon) et de rester soi-même. Trois filles de trois hommes différents, Kate, Charlotte et Lou. Et ce beau film « Jane par Charlotte »¹ de Charlotte qui est une ode à Jane pour faire tomber les masques, mieux comprendre cette réserve entre elles, effacer leur timidité et leur pudeur, mais aussi filmer la vie de tous les jours de Jane, photographier ses mains, ce visage qui laissent voir le temps qui passe avant qu’il ne soit trop tard. Et cette maison bretonne, aussi baroque que Jane, où elle vit entourée d’une « navrante accumulation », nous dit-elle dans son délicieux « franglish ». Et ses absents toujours présents, Serge dont elle n’avait pas revu la maison depuis 30 ans et cette enfant perdue, Kate, toujours là et qu’on n’a pas su retenir. Enfin Charlotte à qui l’on doit réparation et qui donne la consolation. Une belle preuve d’amour filial !
Anne-Marie Chust
Première publication janvier 2022
« Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve » chanson chantée par Jane Birkin, écrite par Serge Gainsbourg (1983).
¹Jane par Charlotte, film documentaire de Charlotte Gainsbourg sorti en salle le 12 janvier 2022, durée 1h30.