S’il y a bien un secteur professionnel qui s’est féminisé, c’est celui des métiers juridiques. Aujourd’hui 52,7% des avocats français sont des femmes (contre seulement 3% en 1960) sans oublier celles qui ont embrassé la carrière de magistrate, greffière, enseignante-chercheuse, notaire, huissière et juriste d’entreprise. Les deux grands procès médiatiques en cours n’en font pas forcément la démonstration et nous montrent surtout des ténors habiles en coups de menton et effets de manches. Pas beaucoup de tailleurs en vue sous les toges … (Maître Jacqueline Laffont lors du procès Bettencourt – Maître Frédérique Beaulieu, avocate de DSK,) !
Être avocate peut conduire aussi vers des chemins de traverse. Notre numéro, fortuitement, témoigne de deux dérapages bien contrôlés : tombant la robe noire, l’une verse dans le spectacle (Culture), l’autre plonge dans la micropsychanalyse (Talents). L’aisance du verbe pour l’une, la pratique de l’écoute et la maîtrise de la gestion des conflits pour l’autre leur ont permis d’oser l’aventure. La lecture de notre rubrique Bien-Être devrait nous donner quelques clés pour être aussi plus audacieuses dans nos choix.
Enfant, ayant mis souvent mon nez dans le col blanc de lapin de la robe de mon père et aujourd’hui, voyant ma fille jongler avec les codes internationaux, je me dis que toutes ces dernières années, les femmes ont grimpé énergiquement et courageusement… les barreaux.
Christine Fleurot