Science, philosophie, art ou économie, les mots en –isme sont légion. Le grec nous a légué laconisme, anévrisme ou traumatisme. Le latin, dogmatisme et mécanisme. Le Moyen-Âge, judaïsme et embolisme. Au 16e siècle, Ronsard parle de calvinisme et Montaigne de pédantisme. On doit au 17e, l’archaïsme et l’héroïsme alors que le fétichisme nait au 18e. C’est le 19e qui brassera de grandes et nobles idées avec l’alcoolisme, le symbolisme ou l’altruisme, des nouveautés dans l’histoire de notre langue et des comportements humains. Un isme est un concept idéologique qui permet de regrouper des notions qui seraient incomparables du fait de dispositions morales ou de préjugés sociaux comme le marxisme ou l’olympisme. Plus près de nous, se sont invités des mots comme doudouisme¹, rondocubisme², basbleuisme³. Aujourd’hui, on utilise plus souvent des mots tels que modernisme, réalisme ou romantisme.
Mais mon préféré reste, dans cette époque où chacun prend la parole pour ne rien dire mais sait tout, l’ultracrépidarianisme4 qu’il serait urgent de remettre au goût du jour pour que médecins, virologues, urgentistes et autres politiques sachent de quoi ils souffrent vraiment !
Vicky Sommet
¹Expression utilisée en littérature ou dans la chanson « Adieu foulard, adieu madras » pour souligner la réalité de la France d’Outre-mer.
²Mouvement artistique tchèque initié par Braque et Picasso.
³Désigne péjorativement une femme de lettres, comme les « Femmes savantes » chez Molière. L’expression est toujours employée au masculin, on dit d’une femme « c’est un bas-bleu ».
4Comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétence crédible ou démontrée.
