Une montée des marches à 82 femmes, un jury de compétition à majorité féminine, des conférences internationales pour aider à la parité de l’industrie du film. Et sur l’écran ? Bravo à Nadine Labaki qui nous a émus avec son long métrage Capharnaüm. Sa mise en scène, sa production, et même son petit rôle, ont gagné le Prix du jury. Les enfants pauvres du Liban, victimes oubliées des conflits mondiaux, sont ses acteurs qui nous déchirent le cœur. L’Italienne, Alice Rohrwacher, reçoit le prix du scénario pour Heureux comme Lazzaro, fable moderne dans la violence du monde. Valeria Golino réalise Euphoria qui met en scène une fraternité entre deux hommes que tout oppose et que la maladie rassemble. Dans Sophia, Merkel Benm’bareck filme sans concession une grossesse hors mariage au Maroc de nos jours. Ensuite? Avec l’abandon douloureux de l’enfant, Samal Esljanova dans Ayka de Sergey Dvortsevoy décroche le prix de l’interprétation féminine. Pour revenir en famille, la Palme d’or, palme de cœur, va au japonais Kore-eda avec Une affaire de famille, chronique douce amère entre les familles que l’on subit et celles que l’on choisit. Mais où sont les paillettes ?! À la Chapelle du Château de Windsor où un matriarcat anglais et princier nous a mis au spectacle, hors norme (surtout son orchestre et son ecclésiastique féminin), juste en fin de Festival. Hors compétition donc !
Doc Eugénie
Notre correspondante à Cannes
« Le cinéma n’est pas seulement fait pour divertir et faire rêver il est aussi fait pour faire réfléchir, pour montrer l’invisible, dire ce qu’on ne peut pas dire. On ne peut plus continuer à tourner le dos et rester aveugle face à la souffrance de ces enfants qui se débattent comme ils peuvent dans ce capharnaüm qu’est devenu le monde. » Nadine Labaki