La propreté au Japon relève d’une quête de purification. La société, le dehors est toujours vaguement menaçant. Que l’on aille au onsen, une source thermale, au sento, le bain public, ou que l’on se baigne chez soi, on se savonne et l’on se rince à plusieurs reprises, puis l’on se baigne dans une eau propre. Il ne faut pas être pressé. On fait sortir les miasmes de la vie ordinaire et laborieuse par les pores de sa peau. À l’entrée des sanctuaires shintô, il est d’usage de se laver les mains et de se rincer la bouche avant de prier. Là encore, ce lavage soigné des mains permet de se purifier selon un rituel minutieusement codifié en utilisant une louche traditionnelle en nettoyant chaque main, l’une après l’autre. On purifie les mains et la bouche, les deux parties du corps utilisées lors d’une prière. Ce soin et cette minutie sont intégrés dans les gènes des Japonais. Au restaurant, une petite serviette chaude fait office de rince-doigts : on s’y essuie les mains avant de manger, autant dire que la propreté des mains relève d’une règle d’hygiène basique acceptée de tous. Une perspective à méditer en ces temps de pandémie !
Michèle Robach