Retrouvons l’esprit festif de Noël en allant en famille au théâtre. Humour, classique ou comédie douce-amère, trois pièces nous invitent à renouer avec bonheur avec le spectacle vivant.
♦ La dégustation d’Ivan Calbérac
par Vicky Sommet
L’auteur de « L’étudiante et Monsieur Henri » et de « Venise n’est pas en Italie », Ivan Calbérac, a reçu pour « La 
dégustation » le Molière 2019 de la meilleure comédie. C’est vrai que l’on rit et que la bonne humeur vous gagne devant ce divorcé du genre bourru et célibataire depuis longtemps qui tient une petite cave à vins. En face, on rencontre une femme engagée dans des associations, toute proche de devenir vieille fille. Décidée à en apprendre plus sur le vin, elle s’inscrit à un atelier dégustation. Deux âmes perdues qui se reconnaissent et un petit coup de pouce du destin en la personne d’un jeune en liberté conditionnelle les rapprochera. Trois personnes d’univers différents qui se rencontrent, c’est à la fois le bonheur et le chaos … chacun à sa manière va sérieusement déguster ! Avec Bernard Campan et Isabelle Carré, une soirée qui a du corps et de l’esprit vous attend pendant toute la durée des fêtes !
Théâtre de la Renaissance jusqu‘au 2 janvier.
♦ Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman
par Michèle Robach
La pièce débute dans une atmosphère festive. C’est Noël. Toute la famille Ekdahl est rassemblée dans le théâtre dirigé par le couple Émilie et Oscar (qui a pris la relève de sa mère Helena). Leurs enfants Fanny et Alexandre, 
les servantes, les oncles et tantes, toute la famille participe joyeusement à la fête. Puis à la mort d’Oscar, la belle Émilie abandonne la troupe et la direction du théâtre pour se marier avec l’austère évêque Edvard. Fin des illusions, on est dans la vie « réelle ». En quittant le théâtre Émilie passe dans l’envers du décor : de la joie à une ambiance puritaine, voire perverse. On retrouve les thèmes chers à Bergman : la famille, le christianisme, l’autorité, la soumission, l’amour et le paranormal puisque la mort du prêtre sadique est provoquée par magie. Un magnifique jeu d’acteurs (Denis Polalydes, Dominique Blanc..) et une belle et puissante mise en scène de Julie Deliquet pour ce testament d’Igmar Bergman qui n’en finit pas de nous émerveiller !
Salle Richelieu de la Comédie Française jusqu’au 30 janvier 2022.
♦ Maman de Samuel Benchetrit
par Marie-Hélène Cossé
J’avoue avoir pris des places en voyant à l’affiche le nom de Vanessa Paradis, une première sur les planches, plutôt que pour celui de son nouveau compagnon, Samuel Benchetrit, qui a imaginé et écrit cette pièce pour elle. Elle y incarne une femme triste, blessée par la vie, pourtant douce, attachante et émouvante. À ses côtés, Eric Elmosnino dans le rôle du mari et le jeune Félix Moati dans celui qui va devenir un fils. Une ville, la nuit, une femme attend son taxi, emmitouflée dans son manteau de fourrure. Un jeune homme passe et lui pose une question qui va changer leurs vies. Belle pièce sur le désir d’enfant, le couple, l’abandon, la solitude et le besoin d’amour qui sommeillent en chacun de nous. Eric Elmosnino met de la gaieté et de l’humour là où Vanessa Paradis nous émeut, notamment dans une bouleversante scène d’étreinte, nous qui en sommes privés depuis des mois..
Théâtre Edouard VII, Paris 9e. Jusqu’au 16 janvier. Texte à paraître chez Grasset pour ceux qui n’iront pas voir la pièce.
À VOTRE AGENDA
Royan, la professeure de français de Marie NDiaye avec Nicole Garcia. Espace Cardin, 8e, à partir du 17 janvier jusqu’au 3 février 2022.
