Ils ne laissent personne indifférent. De leurs origines à aujourd’hui, en passant de la vénération à la malédiction, du chat errant au chat domestique, Anne-Claire Gagnon, vétérinaire spécialisée dans le comportement félin, raconte l’alliance qui nous lie aux chats, jusqu’à contribuer à améliorer notre santé.
Une liste de bienfaits avérés
La liste de leurs bienfaits avérés sur notre santé, validée par des études scientifiques, est longue : moins de consultations chez le médecin généraliste, meilleur équilibre de la pression artérielle, bon fonctionnement cardiaque, etc., (la « ronron-thérapie », terme inventé par la presse dans les années 2000, permettrait d’augmenter la cicatrisation des fractures osseuses chez l’être humain). La simple présence d’un chat augmente le niveau d’ocytocine à la fois chez l’animal et chez nous. Leur évocation suffirait à nous protéger d’un stress passager. Sentinelle des pollutions intérieures, le chat peut même être moteur de décision d’arrêter de fumer !
Lorsque les enfants sont exposés jeunes à des quantités importantes d’allergènes félins ou vivent avec des chats dans leur foyer, ils présentent une meilleure tolérance clinique à l’allergie et à l’asthme.
Le chat formateur de mode de vie
À fréquenter les chats, on les connait mieux chaque jour ce qui nous aide à mieux nous connaître : apprendre à nous poser, à faire des siestes réparatrices, à cultiver l’immobilité, à méditer et, comme eux, à ronronner au lieu de ronchonner. D’un simple regard, en surgissant dans nos vies sans prévenir, ils demandent parfois avec insistance le droit d’asile, histoire de développer nos capacités à accueillir l’inconnu, à accepter l’imprévu et à prodiguer l’hospitalité. Les chats aiment le silence et en ont besoin. Ils nous apprennent à l’apprécier et à le comprendre. En matière de contact, les chats ont leurs heures et leurs moments et ne sont pas, comme les chiens, toujours prêts pour un câlin, une balade. Ils sont dotés d’une autonomie psychique importante qui leur permet de jouer d’un rien, de rester seul des journées entières sans s’ennuyer, ce que peu d’entre nous savent faire…
Les chats sont sensibles à la douleur qu’ils détestent et recherchent le bien-être avec plus d’intensité en moyenne que les humains. Ils profitent de chaque instant. Un bel exemple à imiter !
Le chat facilitateur de lien social
De façon générale, le chat est un soutien émotionnel pour ses propriétaires. Il offre, par exemple, la possibilité à un être humain autonome, fonctionnant sur un mode d’attachement de type évitant, de s’autoriser de l’affection en s’attachant au chat, ce qui est le début pour lui d’un changement souvent salutaire. La présence d’un chat au domicile permet d’éviter l’isolement social des personnes âgées qui sont souvent plus actives, moins dépressives et pourrait même retarder l’apparition de la démence sénile ou de la maladie d’Alzheimer (les maîtres très attachés à leur animal de compagnie montrent un niveau plus élevé d’exécution de tâches complexes que les personnes sans animaux).
Vous hésitez à prendre un chat parce que vous vous trouvez trop vieux ou bien vous hésitez à en offrir un à vos parents âgés ? Pourquoi, le jour où vous l’adoptez, ne pas choisir en même temps un parrain ou une marraine qui s’engage à recueillir l’animal en cas de pépin ?
Rempart contre l’isolement social, catalyseur de rencontres, véritable soutien pour les patients psychiatriques, le chat, maître Zen, ouvre les portes de notre cœur, de notre mental et nous initie à sa façon d’envisager le monde en y laissant circuler énergie et flexibilité : Anne-Claire Gagnon nous livre là un ouvrage tout aussi sérieux et documenté que charmant et passionnant, bourré d’anecdotes et d’histoires vécues. À partager sans modération !
Marie-Hélène Cossé
« Les chats, comment ils prennent soin de notre santé ! » d’Anne-Claire Gagnon (Éditions Robert Laffont, 256 pages, sorti en avril 2020 en version numérique – sortie en version papier 28 juin)