Au-dessus des nuages, le ciel est toujours bleu

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Le symbolisme attribue des valeurs aux couleurs, blanc la pureté, rouge les sentiments, jaune la connaissance, vert l’espérance et bleu le ciel ou la pensée. Le bleu est une couleur essentielle, à l’image des mots de Renoir : « Un matin, l’un de nous manquant de noir, se servit de bleu : l’impressionnisme était né ». 

Les bleus de l’histoire

C’est la couleur de la Vierge Marie, le bleu marial, parce qu’elle serait apparue vêtue de bleu après la mort du Christ. Louis IX, devenu Saint Louis, s’est habillé de bleu pour rendre hommage à la Vierge. Le bleu est le premier pigment artificiel de l’humanité. En Égypte, il était constitué de sable, d’oxyde de cuivre, d’eau et de gomme arabique. On en faisait des pains cuits à 1 000 degrés, réduits en poudre pour faire de la peinture verte, disait-on à cette époque, car la palette d’alors allait du bleu au turquoise.

Quand je dis bleu, je pense au bleu Véronèse, au bleu Klein, au bleu de Chine, au bleu de Prusse, à la période bleue chez Picasso car, si je l’assimile à la peinture, le bleu est la couleur que j’ai choisie pour faire partie de mon décor quotidien. Il est considéré comme la couleur la plus profonde, couleur de l’eau, de l’air, du froid, à cheval entre le jour et la nuit quand le ciel s’assombrit. Les couleurs possèdent des mouvements vibratoires dont les ondes envoient des informations au cerveau et provoquent une réponse émotionnelle.

Les origines du bleu

On importait d’Asie ou d’Afrique une matière colorante inconnue en Occident, l’indigo avec dans les feuilles les plus hautes de l’arbuste l’indigotine. En provenance d’Inde, il était très cher arrivé à Rome. L’histoire évoque l’emploi de pierres, saphir ou lapis-lazuli, originaires de Sibérie, Chine, Tibet, Iran ou Afghanistan. Moins coûteuse, l’azurite était très utilisée, un minerai fait d’un carbonate basique de cuivre, issu d’Arménie, Chypre ou des Monts du Sinaï, mais aussi des Monts d’Allemagne et de Bohême, d’où son nom de « Bleu de montagne ».

Qui voit bleu ?

Les Romains et les Grecs ne voyaient pas le bleu. L’iris, la pervenche ou le bleuet étaient rouges, verts ou noirs. Les savants expliquent que les sociétés intellectuellement évoluées sont plus aptes à distinguer et à nommer les couleurs. Pas de bleu en latin mais présent chez les Germains avec « blavus » » et chez les Arabes avec « azureus », ce qui donnera bleu et azur en français. Il reviendra au 12ème siècle, avec le bleu de Saint Denis qui deviendra le bleu de Chartres et après le bleu du Mans pour les maîtres verriers. Le plus bel exemple est la Sainte Chapelle de Paris, construite comme un sanctuaire de lumière.

Au Moyen-Age, jurer était un péché mortel, les Jésuites interdisaient de prononcer le nom de Dieu. On remplaça Dieu par bleu, ainsi « par la mort de Dieu » devint « morbleu » cher au capitaine Haddock dans Tintin, « sacré Dieu » « sacrebleu », et « par Dieu » « parbleu ».

Le bleu, couleur qui apporte calme et sérénité, est aussi celle qui rassemble plutôt qu’elle ne divise : présente sur le drapeau ou dans les clubs sportifs, elle est, dans la symbolique occidentale, considérée comme pacifique, presque neutre. Les organismes internationaux ne l’ont pas choisie par hasard, l’ONU, l’UNESCO, le Conseil de l’Europe, l’Union européenne, et enfin, le bleu promeut aussi la paix… sous les casques bleus des Nations Unies.

Vicky Sommet

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