Pour respecter la planète, chauffons moins, habillons-nous chaudement, le col roulé s’accorde à merveille avec les 19 degrés prônés par le gouvernement. Les nuits fraîches équivalent au grand frisson mais chaussettes, bonnets et mitaines en laine réchauffent notre intérieur nordique. La laine a tout bon, merci les moutons !
La laine moutonnante
Savez-vous qu’il y a plus de neuf cents races de mouton à travers le monde ?! Mais seules quelques-unes répondent aux critères pour tisser une laine qui sera transformée en produits textiles. Exemples : la laine Mérinos, qu’elle vienne d’Espagne, de Nouvelle-Zélande, de Tasmanie ou d’Australie où elle représente 80% de la production mondiale, ou encore le Mérinos de Rambouillet, dit français, la source principale des laines utilisées aujourd’hui, mais aussi la laine de Shetland produite par des moutons élevés en Écosse, une race dite naturelle et non modifiée par la main de l’homme. La laine ne gratte pas, témoins les chaussettes de ces messieurs. Ses fibres sont si fines avec 16,5 microns (un micron = un millième de millimètres), en-deçà des 25 microns à partir de laquelle la peau peut démanger.
Détricotons l’histoire de la laine
Les trois quarts de la production de laine Mérinos sont traités en Chine et les meilleurs lots en termes de qualité partent en Italie. Mais la France est aussi partie prenante de son développement : un enseignant d’Alfort, François-Hilaire Gilbert, a eu, pendant la Révolution, la chance de connaître Daubenton, Parmentier ou Vilmorin, et, au cours de ses expériences agronomiques, il écrivit au ministre de l’Intérieur de l’époque, Lucien Bonaparte, pour lui dire que la France aurait intérêt à développer la culture des pommes de terre et des cacahuètes. Mais heureusement, il ne s’arrêta pas là et se fit connaître dans le monde entier pour avoir négocié, sélectionné et ramené un troupeau de Mérinos qui a donné depuis trois siècles l’éclosion des bêtes à laine.
Pilou ou fausse fourrure, la laine gagne la bataille
Les tissus de laine sont utilisés pour les costumes masculins, qu’ils soient super fins pour les hommes élégants ou plus rugueux pour les tweeds. Un mouton Mérinos peut produire jusqu’à 10 kilos de laine fine par an mais le Saxon produit une meilleure qualité, en moindre proportion avec ses 3 à 6 kilos seulement. Les tenues sont alors ultra légères, sèchent vite, isolent mieux et sont infroissables. Si vous regardez les étiquettes des tissus de laine, vous verrez le label Woolmark, issu de la tonte d’animaux sains et vivants, le label laine vierge ou 100% laine qui est une laine de moindre qualité. Mais aussi la laine d’agneau lambswool, l’alpaga des Andes, le mohair issu de la chèvre angora et le cachemire ou la vigogne. Et fi des moutons, le lapin angora qu’on tond ou qu’on épile au peigne, donne une laine qui procure une chaleur incontestable.
Vous n’aurez pas froid cet hiver si vous optez pour la laine, à porter chaque jour ou … chaque nuit pour un sommeil doux et confortable.
Vicky Sommet