Le lin made in France

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La relocalisation, on en parle ! Alors pourquoi pas dans l’industrie textile, en amplifiant des filières déjà existantes et créatrices d’emploi comme celle du lin. La Normandie produit 80% du lin européen et 50% du lin mondial. Cette fibre naturelle, issu de plantes, a encore un bel avenir devant elle.

Le lin français

Le lin se cultive de Caen jusqu’à Amsterdam et, plus spécialement, est présent dans les cultures de Normandie et des Hauts de France pour ce qui est de notre pays et pour nos voisins, on le trouve en Belgique et aux Pays-Bas. À noter toutefois que la France est la première productrice de lin au monde mais que la plante traverse les continents pour aller rejoindre la Chine ou l’Inde pour être filée, tissée et confectionnée en robes, costumes ou chemises qui nous reviendront manufacturés pour garnir les rayons de nos magasins de mode. La relocalisation prendrait là tout son sens si on procédait autrement. Un appel est lancé aux créateurs et couturiers français !

Le lin protège la planète

Cultiver un kilo de lin nécessite 3 000 litres d’eau. Cette plante en effet n’a pas besoin d’irrigation et retient les gaz à effet de serre. De plus, chaque partie de la plante est utilisée, de la racine à la tête, ce qui engendre d’énormes économies d’eau, l’équivalent de celle bue par les Parisiens pendant un an si chaque Français possédait une chemise ou un pantalon en lin. Et quand on sait qu’un vêtement en lin est plus agréable à porter lors de grandes chaleurs, il ne nous reste plus qu’à nous vêtir de lin des pieds à la tête pour le prochain été.

Le lin habille mais pas seulement

Les Pays-Bas utilisent le lin aussi dans la construction, par exemple avec l’emploi de résines spéciales, le résultat donne un matériau léger et stable, comparable à l’aluminium ou à l’acier. Il est à la base de l’édification d’un pont de 15m de long près d’Amsterdam. Ou encore, les billets de dollars américains qui sont constitués de 25% de lin et de 75% de coton. Plus solides et plus souples, dit-on là-bas, alors que l’Euro est composé à 100% de fibres de coton, une matière qui rend sa texture ferme, craquante et résistante à l’usure du temps et des manipulations. Là encore, la France a peut-être encore raté le coche car elle ne produit pas de coton à priori si ce n’est le pari fou que viennent de relever trois agriculteurs dans le Gers, essayer de cultiver le coton en France.

Et je vous livre une dernière information sur le lin, il fleurit une fois par an pendant une semaine à la mi-juin et les champs deviennent alors tout bleus chaque matin mais les fleurs se fanent chaque soir. Encouragée par mon professeur de peinture pour aller découvrir ce bleu si particulier, j’ai un matin pris ma voiture et j’ai roulé vite pour arriver avant l’après-midi, avant que les fleurs ne referment leurs corolles. Un moment magique et éphémère !

Vicky Sommet

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