Ils ont vécu et travaillé ensemble. Ils nous ont inspiré dans leur « art de vivre » à deux. Portraits de couples choisis par les plumes de Mid&Plus.
♦ Muriel et Jacques, ensemble après la vie professionnelle
par Vicky Sommet
Muriel et Jacques n’ont pas travaillé ensemble, mais œuvrent pour vivre leur retraite en un compagnonnage intelligent, drôle et tendre. Deux personnalités fortes, il faut ajuster horaires et envies. Muriel avoue : « C’est génial, mon mari est extrêmement indépendant, on partage les expositions, le sport, mais nous avons chacun notre espace et nos amis ». Une continuité observée aussi dans la tendresse avec une vraie envie d’être heureux, sans oublier de trouver du temps pour les petits-enfants. « Si j’étais un objet, je me verrais en distributeur de joie ! » Pour Jacques : « Ma vie n’a pas fondamentalement changé, on s’est fondu dans nos comportements, elle m’a appris à être un grand-père proche, j’ai gardé des copains que je vois seul. Traîner au lit, lire le journal en entier, prendre le petit-déjeuner avec ma femme est un grand plaisir. Je m’épanouis dans cette relation en étant plus indulgent. Mumu et Jacques, c’est aujourd’hui un label ».
♦ Christo et Jeanne-Claude
par Christine Fleurot
Lui, Christo Vladimirov Javacheff, est d’origine bulgare. Elle, Jeanne-Claude Denat de Guillebon vit le jour à Casablanca. Signe du destin, ils sont tous deux nés le 13 juin 1935. Leur rencontre eut lieu à Paris en 1958, commença alors 51 ans d’œuvre artistique commune à emballer, à ficeler, à « révéler en cachant » des édifices ou des paysages entiers. À lui la conception, la communication, à elle l’organisation logistique. Leurs réalisations sont signées Christo jusqu’en 1994, date à laquelle apparaît le nom de Jeanne-Claude. Désormais ils sont co-auteurs. Le duo prendra d’assaut aussi bien la rue Visconti que le Pont Neuf ou le Reichstag. Cette collaboration fusionnelle du couple d’architectes environnementaux naturalisés américains (1964) prendra fin avec le décès de Jeanne-Claude en novembre 2009. Christo vient de disparaître le 31 mai dernier à l’âge de 84 ans.
Actualités
– Christo et Jeanne-Claude, Paris ! Centre Pompidou. Exposition différée et prévue en Juillet 2020.
– Le projet de Christo L’Arc de Triomphe Empaqueté (Paris) reporté en raison de la pandémie reste d’actualité. L’installation débutera le 15 juillet 2021 et son démontage aura lieu le 31 octobre 2021.
Site officiel
♦ Marilyn Monroe et Arthur Miller
par Michèle Robach
Après deux mariages ratés, Marilyn Monroe espère trouver le bonheur avec le célèbre écrivain Arthur Miller qu’elle épouse en 1956. Leur relation va durer 5 ans. Pour lui, elle se convertit au judaïsme. Miller la met en valeur dans un très beau film dont il écrit le scénario, The Misfits¹, western mélancolique et cérébral. Le personnage de Roselyn ressemble étrangement à Marilyn, éternellement déçue. C’est un récit très émouvant qui dépasse le film lui-même, tant Monroe y joue ce qu’elle était dans la vie. Elle meurt dans des conditions non élucidées quelques mois après le tournage. Miller ne sera pas présent à son enterrement. Dégouté, il dénonce « un cirque de caméras, de cris et de sauvagerie »². Sujet sensible, (en 1995, il a balance son poing dans la figure d’un journaliste qui lui demandait si il rêvait encore d’elle), il dira : « J’ai passé cinq ans à tenter de l’empêcher de sombrer dans le précipice. »
¹Les désaxés sorti en 1961.
²Journaux personnels Arthur Miller au centre Ransom.
♦ Serge G. et Jane B.
par Anne-Marie Chust
« Vivre rue de Verneuil, c’est comme vivre dans une galerie d’art » Jane Birkin
Ils se rencontrent au cours du tournage du film « Slogan ». Si les premiers jours sont épouvantables entre eux, une soirée chez Maxim’s, une nuit de fête et d’ivresse dans Paris -il lui écrase les pieds en dansant-, et Jane est touchée. Elle décide de le suivre, ils s’installent rue de Verneuil, où ils vivront leur passion fusionnelle. C’était en 69, année érotique s’il en est, une chanson qui témoigne de la libération sexuelle plutôt ludique de cette époque, mais aussi de l’immense créativité poétique de Gainsbourg¹. Il lui offrira aussi ce cadeau incroyable sur le paradoxe des sentiments « Je t’aime moi non plus » dans laquelle le « plus » voudrait dire je t’aime encore plus que ton je t’aime… La petite Charlotte arrive, l’existence n’est pas ordinaire surtout quand on a deux enfants et qu’on commence à vivre à 22 h. La nuit et ses vieux démons se referment sur Gainsbourg et il devient Gainsbarre, et Jane « fuit le bonheur de peur qu’il ne se sauve », elle devient une « ex-fan des sixties » et n’a plus envie de chanter « Di Dou Dah ». Ce duo d’exception s’est séparé, la « sexy story » est finie. Serge est mort, mais Jane continue de porter la bonne parole avec son délicieux accent « Gainsboroughien ».
¹« Gainsbourg et son Gainsborough, ont pris le ferryboat de leur lit par le hublot, ils regardent la côte. »
♦ Evelyne et Gérard Allaire
par Isabelle Brisson
Depuis une vingtaine d’années, la place de lÉglise de Magalas (Hérault) accueille des restaurateurs qui vivent et travaillent en couple. D’abord Evelyne et Gégé Allaire¹, ensuite Olivier et Emmanuelle Bontemps², enfin Emmanuelle et Robin Allaire³ qui ont repris l’adresse de leurs parents en leur confiant la cuisine… Pour Gégé, leur secret c’est « s’engueuler et ne jamais être d’accord ». Un conflit positif si l’on en juge par les résultats obtenus par ce boucher de formation et son acrobate d’épouse qui jonglent parfaitement avec les difficultés. Pour Olivier, il faut « comprendre les deux positions sans les mélanger et rester à l’écoute ». Ce qu’il pratique avec sa femme également « Ô petits Bontemps »4 où ils ont ouvert leur nouvel établissement.
¹La boucherie – ²O. Bontemps, les malices d’Olivier – ³La galerie, place de l’Église, 34480 Magalas – 4Ô petits Bontemps, place du 14 Juillet, 34500 Béziers
