Voyager en solo en tant que femme est une situation qui peut être imposée par les évènements de la vie, mais aussi choisie par volonté personnelle. Oser franchir la barrière de la peur de l’insécurité et de la solitude mène ses pas vers une expérience unique de déconnexion, de reconstruction et pourquoi pas d’émancipation. À vivre sans aucune culpabilité !
Se mettre en chemin
Le voyage en solitaire se développe pas à pas. Encore peu de statistiques nous renseignent sur cette tendance mais certains chiffres éclairent. Les résultats des recherches sur Google concernant les voyages solos ont quadruplé depuis avril 2020, fin du confinement Covid. Du côté de la clientèle féminine le mouvement se confirme : selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, le nombre de femmes qui voyagent seules serait passé de 54 millions en 2014 à 138 millions en 2017. Entre la backpacker qui part crapahuter au Costa Rica, la marcheuse sur le Camino ou la curieuse qui s’organise un city trip de trois jours dans une ville européenne, à chacune de trouver son mode de voyage, son tempo, sa façon de se mettre en chemin, définition première du verbe voyager.
Momcation : nouveau mot pour identifier le phénomène qui consiste pour une femme à partir en congés sans conjoint ni enfants. Contraction de « mom » (maman) et de « vacation » (vacances).
A very good trip
Interrogez vos amies, celles qui ont croqué au voyage en solo, laissant conjoint et enfants sur le quai et vous entendrez en boomerang ces impressions partagées :
♦ Ce moment à soi permet de s’alléger de toute charge mentale. Il crée une vraie rupture avec le temps familial, domestique, professionnel, social voire numérique. Enfin on maîtrise son rythme, celui de ses envies et de ses besoins. Se rafraîchir d’un cornetto pistache flânant sur un zattere à Venise, décrypter à l’envi le Jardin des Délices de Jérôme Bosch au musée madrilène du Prado ou s’accorder un soin ayurvédique à Pondichéry. Être enfin maitresse de ses horloges.
♦ Une escapade solitaire oblige à repousser les frontières de sa zone de confort. On est surprise par sa capacité à gérer les galères inhérentes à tout voyage, se colleter à des défis minuscules : prendre un bus à contresens à Kyoto, choisir un plat l’index au hasard sur un menu en polonais ou lire un plan comme on l’entend même à l’envers… Des victoires lilliputiennes, certes, mais qui gonflent sa confiance en soi, « Oui, je l’ai fait ! »
♦ Le voyage en solo ne veut pas dire être isolée, car à moins d’envisager la traversée de l’Antarctique sans assistance, ce type de pérégrination permet de croiser d’autres regards, d’autres visages souvent ouverts à échanger, prêts à vous aider. À chacune de challenger son potentiel à communiquer : une belle occasion d’échanger sans fard, sans masque social.
♦ On le sait, dans l’espace public où qu’il soit, de Paris à Dublin en passant par New Dehli ou Mexico, les femmes sont obligées d’être vigilantes pour préserver leur sécurité. Il faut être en capacité de trouver un juste équilibre entre contrôle et liberté. Fiez-vous à vos intuitions de femme Mid&Plus. Malheureusement, il existe partout des lieux à éviter et des horaires à respecter.
♦ N’écoutez pas ceux qui vous disent que c’est triste de dîner seule dans un restaurant. Les serveurs sont aux petits soins pour l’étrangère qui se présente un guide à la main et les bons tuyaux sont souvent livrés avec un petit supplément dessert. Plus joyeux qu’un plateau room service non ?
♦ Goûter à l’ennui et savoir apprécier sa propre compagnie est une expérience à vivre.
Voyager en solitaire mais en bonne compagnie
Les acteurs du tourisme et des transports ont capté cette nouvelle tendance. Certaines compagnies de croisière adaptent leurs prestations et proposent des cabines solo. Les opérateurs ferroviaires à destination de pays européens, tel OBB Nighjet, offrent l’intimité de mini-cabines pour les trajets de nuit. 300 hôtels dans 40 pays ont déjà validé la charte exigée par le SHe label (Safe Happy everywhere), promettant à leur clientèle féminine sécurité, confort, équité du personnel (et autres 70 critères). Pour les plus aventureuses, des hébergeuses féminines ouvrent leurs portes amicalement et bénévolement (Nomad Sisters). Pour une première approche plus sécurisante, des agences spécialisées (Les Copines de voyage ou Les covoyageurs) vous emmènent à travers le monde pour un voyage 100% féminin entre amies ou en petits groupes.
Voyager seule n’est ni une lubie ni un caprice féminin, c’est une opportunité réfléchie qui permet de se connecter profondément avec soi-même et avec le monde qui nous entoure. Au retour vos proches vous regarderont avec des lunettes différentes et vice-versa. Pratiquer un peu d’« égotourisme », cela ne peut pas faire de mal !
Christine Fleurot
OBB Nighjet
SHe label
Nomad Sisters
Les Copines de voyage
Les covoyageurs)
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