Le gène du voyage

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Une variante du gène DRD4, porté par seulement 20% de la population, expliquerait pourquoi certains sont nés pour voyager. Un neurotransmetteur impliqué dans le contrôle de la dopamine associé à la sensation de plaisir augmenterait le goût pour le mouvement, la nouveauté et l’aventure…

Comment ça marche

Ceux qui possèdent ce gène ont le goût du risque, une attirance pour la nouveauté, des capacités pour résoudre des problèmes et une tolérance élevée au stress, le cerveau libérant la dopamine pour une expérience très agréable. Elle aurait donc un pouvoir incitatif puisqu’elle agirait en fonction du plaisir attendu. En Afrique, l’Homo Sapiens décida de braver l’inconnu, d’explorer d’autres continents et de s’installer en différents points de notre planète. Déjà, en plein paléolithique, l’homme découvre son goût du voyage et de l’aventure. Or, les chercheurs ont découvert que le gène DRD4-7R s’est considérablement développé dans la population à cette même époque ! Tout laisse à supposer qu’il a permis à l’homme de survivre et de se lancer à la conquête du monde.

Sédentaires ou nomades

Le pourcentage de DRD4-7R est proche de zéro pour les populations restées au même endroit au cours des 30 000 dernières années, alors qu’il atteint en moyenne 63 % dans six populations migratoires des Indiens d’Amérique du Sud. Autre effet positif, la longévité. Une recherche menée sur un groupe de personnes de plus de 90 ans a montré que la proportion du DRD4-7R était plus importante de 66% en comparaison à un groupe de personnes âgées de 7 à 45 ans. Ce qui expliquerait que certaines personnes sont toujours prêtes à monter dans un avion alors que d’autres ne se voient pas quitter leur ville de naissance.

Le gène et ses origines

La connaissance du « gène du voyage » remonte à 1999, lorsque des chercheurs de l’UC Irvine découvrent que les personnes porteuses du gène DRD4 ont tendance à migrer davantage, témoins les grandes vagues de migration, notamment à partir du continent africain. Le niveau de dopamine est lié à la curiosité et à l’impatience et surtout à l’envie de découvrir des idées nouvelles, des pays, des cuisines et même des pratiques sexuelles. Ainsi, à la base des grandes expéditions, des voyages solitaires dans les coins les plus reculés du monde se trouve une simple solution chimique. Mais attention ! Toujours vouloir plus de plaisir et toujours plus fort peut vous transformer en un accro obsessionnel aux sensations fortes qui peuvent se muer en addiction à l’alcool, aux drogues, au sexe. Le DRD4-7R pousse l’homme à voyager et plus l’homme voyage, plus ce gène se répand dans la population.

Outre le facteur génétique, il existerait un cerveau de l’aventure : les personnes en quête de sensations présenteraient une épaisseur corticale plus fine dans les régions du cerveau responsables de la prise de décisions et du contrôle de soi. Maintenant que vous connaissez les répercussions du DRD4-7R, pensez-vous le posséder ? Me concernant, c’est sans conteste, un grand OUI !

Vicky Sommet

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