Alopécie, chuté n’est pas joué

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Si 16% des femmes souffrent d’alopécie (contre 50% des hommes), les causes en sont plus nombreuses et variées que chez l’homme. Elle touche 1 femme sur 5 au-delà de 50 ans et est le plus souvent liée à des désordres hormonaux. Diagnostic d’un phénomène dont les femmes n’aiment pas parler…

De quoi s’agit-il ? L’alopécie* peut être due à de multiples facteurs : l’âge, les gènes, une affection locale ou ©Mason Pearson-Alopécie-Mid&plusgénérale, une mauvaise alimentation, un bouleversement hormonal, le stress, le port de coiffures à cheveux tirés, l’utilisation répétée de produits chimiques, la coloration, le défrisage, le fer à lisser, les extensions qui cassent les cheveux… Nous ne sommes pas toutes égales face à ce problème. Si la perte des cheveux n’est pas foncièrement héréditaire, elle peut se développer plus facilement dans des familles qui en souffrent… Globalement, l’alopécie dépend surtout de la qualité de vie que l’on a et du soin que l’on prodigue à ses cheveux (certains aliments absents de  régimes alimentaires peuvent empêcher les cheveux de se renouveler comme il se doit…).

Plusieurs types d’alopécie. Les cheveux poussent très vite (en moyenne un centimètre par mois, soit 12 par an, presqu’une main !) et ont donc besoin de se régénérer. La chute est considérée normale jusqu’à 80 à 100 cheveux environ par jour.
– La chute réactionnelle
 fait en général suite à un événement difficile ou un choc (opération chirurgicale, accouchement, deuil) et n’arrive généralement que trois mois après (parfois immédiatement après un accident par exemple).
– La chute chronique est le signe d’une alopécie plus sérieuse. Les cheveux sont beaucoup plus fins et finissent par ne devenir qu’un duvet. Elle touche généralement les zones qui ont besoin de se renouveler plus vite comme les tempes ou le haut du crâne… et peut être le signe d’un problème endocrinien ou plus simplement d’une carence en fer ou encore le fait d’une prise de  médicament dont l’arrêt devra être envisagé.
– L’alopécie « de traction » est provoquée par des manipulations nombreuses des cheveux ou le port trop fréquent de tresses ou cheveux attachés.
– L’alopécie circonscrite ou pelade se caractérise par une chute de cheveux sur une zone délimitée. Stress ou autres facteurs psychologiques en sont généralement la cause.

Comment y remédier ? Une fois la raison de la perte identifiée, il s’agit de mettre en place un traitement personnalisé** adapté à la cause et à son type de cuir chevelu. Les laboratoires pharmaceutiques travaillent tous sur ce sujet très porteur en proposant toute une panoplie de solutions : soins, compléments alimentaires, etc; (Leonor GreylPhyto). Autre alternative : une consultation auprès d’instituts professionnels et de centres de diagnostic du cheveu (Furterer, Hélène Clauderer).

Quelques règles toutes simples :
Des habitudes à adopter :
– Adapter les shampoings à ses besoins : les espacer pour certaines, deux shampoings par semaine pour d’autres en alternant un shampoing traitant et un shampoing doux ayant le moins de composants chimiques possibles.
– Faire le plein de vitamines (B5, B6, B8 et en zinc) et limiter le sucre et le gras dans son alimentation au profit des fruits et légumes.
– Réaliser à chaque shampoing un massage du cuir chevelu pour oxygéner les racines et activer la micro-circulation sanguine.
Et des mauvaises à éviter :
©Pixabay-Somjring34-Alopécie-Midetplus – Abuser du shampooing sec.
– Attacher constamment ses cheveux (ça les casse).
– Coiffer trop souvent ses cheveux (pas de brossage intensif, un gros coup de brosse est recommandé soir et matin, dans la journée le peigne suffit).
– Frictionner frénétiquement ses cheveux dans une serviette après sa douche (il faut tamponner).
– Se laver sous un jet de douche trop puissant.
– Utiliser un lisseur trop chaud ou trop souvent.
– Verser du citron en fin de shampooing pour éclaircir ses cheveux (ça assèche et ça agresse le cuir chevelu).
– Et toujours bien sûr doucement avec le sèche-cheveux, pas trop de brushing et gare aux colorations***…

No poo, low poo. À l’heure où les produits chimiques sont de plus en plus souvent montrés du doigt et où le mot détox est dans l’air du temps, une méthode très simple venue d’outre-Atlantique consiste à se passer de shampoing –no poo- et à le remplacer par des produits plus naturels : eau claire, bicarbonate de soude, vinaigre de cidre, argile verte, bois de panama, rhassoul ou ghassoul. Si le sevrage a l’air difficile les premières semaines, il y a des résultats. Le low poo**** (ou co wash) consiste quant à lui à utiliser des produits sans sulfates (ce qui fait mousser…), silicones (ce qui fait briller…) ou parabènes (ce qui conserve…) et notamment uniquement un après-shampoing (bio bien sûr). À noter que les professionnels pensent que ces produits sur-graissent le cuir chevelu et étouffent le bulbe de la racine du cheveu…

Injections. On parle du Blowtox (en provenance lui aussi des États-Unis) qui redonnerait du peps aux cheveux fatigués. Il consiste à injecter dans le cuir chevelu toxine botulique, kératine et acide hyaluronique (à savoir : le traitement dure de 3 à 9 mois et est onéreux). On cite aussi les injections de cheveux DHI, technique sans cicatrice et sans douleur parait-il, peu pratiquée encore en France. Restons prudentes…

La chevelure féminine étant généralement associée à la beauté et à la séduction, prenons-en donc soin, de la pointe jusqu’à la racine. Il existe multiples façons de lutter, d’améliorer, voire de stopper le phénomène de chute…  à nous de démêler les bonnes informations !

Marie-Hélène Cossé

*Du latin alopecia, du grec alôpekia qui veut dire renard (à cause de la chute des poils chez l’animal…), l’alopécie est la chute totale ou partielle des cheveux ou des poils. 
**Si la chute de cheveux est vraiment anormale et se prolonge, il est recommandé de consulter un médecin pour en identifier la cause et mettre en place un traitement car elle peut être le symptôme d’un problème plus grave.
***Des salons de coiffure commencent à proposer des colorations avec des pigments naturels, à base d’huiles essentielles ou végétales vierges sans conservateur, des balayages à l’argile (par exemple Stéphane Baubry, 32 rue Poncelet, 75017 Paris).
****Low shampoo, Yves Rocher (€6,60) – Be curly Nettoyant Co Wash, Aveda (€26), Cleansing Conditioner for Curly Hair, Matrix, Biolage (€25).
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