Avant qu’un chat dans la gorge, une méchante angine, voire un AVC ne vous y contraigne, choisir de faire silence est une proposition ancestrale qui trouve tout son sens dans notre mode de vie agitée.
Silence sur ordonnance
Être médecin ne protège pas des soucis de santé, et lorsqu’il s’est réveillé sans voix, le visage paralysé, Michel Le Van Quyen a envisagé le pire, l’AVC. Ce ne fut qu’une paralysie bénigne, avec un silence salutaire, qui l’a conduit à comprendre les vertus thérapeutiques de lever le pied sur ses activités et à laisser sa voix au repos, pour le plus grand plaisir de son cerveau. Pour un chercheur en neurosciences, dont les précédents ouvrages sont Les pouvoirs de l’esprit et Améliorer son cerveau, être condamné à rester coi et méditer fut une découverte, qu’il partage dans Cerveau et Silence.
Apprendre à ne rien faire
Au fil des pages, Michel Le Van Quyen nous explique comment le silence est un reconstituant formidable pour notre cerveau, surtout si l’on est frappé d’addiction à l’action permanente. Sans entrer dans un monastère – les églises sont néanmoins des havres de fraîcheur et de silence exquis l’été – on peut expérimenter de nombreuses formes de silence : couper la radio et son bruit de fond pour apprécier le silence acoustique, aller marcher dans la nature, qui n’est pas si silencieuse que ça mais sollicite autrement tous nos sens, pratiquer le silence de l’écoute, en étant profondément attentif à ce que dit votre interlocuteur, sans avoir le dernier mot, et pratiquer le silence de la méditation, pour apaiser les vagues qui agitent notre cerveau en ébullition.
Alternant son propre ressenti et la présentation des études scientifiques qui valident les différentes pratiques, Michel Le Van Quyen nous propose de jouer les ermites pour mieux nous ressourcer, une démarche salutaire en tout temps.
Anne-Claire Gagnon