Pas forcée d’être une fashionata pour aller explorer le vestiaire des femmes dans les musées. Quelques expositions parisiennes nous rappellent que la mode, le vêtement, l’accessoire sont aussi le reflet de l’expression artistique, de code social, d’art de vivre ou d’une situation économique à un moment précis et sont le miroir tout simplement de l’Histoire de la Femme.
- La mode retrouvée- Comtesse Greffulhe – Palais Galliera –Jusqu’au 20 mars 2016
La comtesse Greffulhe*, née Élisabeth de Caraman-Chimay (1860-1952), sa garde-robe, son style de vie ont inspiré Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu pour croquer le personnage de la Duchesse de Guermantes. Elle ne fût pas seulement « la plus belle femme de Paris », elle fût aussi une femme engagée politiquement et résolument moderne. Plus de cinquante modèles de sa garde-robe reflètent l’exubérance et l’originalité de ses choix vestimentaires. « Faites-moi tout ce que vous voudrez… qui ne soit pas ça !» lançait-elle en quittant son salon d’essayage de couturiers qui s’appelaient alors Worth, Babani, Lanvin.
- Volez, voguez, voyagez- Louis Vuitton – Grand Palais- Jusqu’au 21 février 2016 -Gratuit- Réservation en ligne.
Dans une très élégante mise en scène, voyage dans l’univers de la Maison Vuitton et de ses créateurs de 1854 à nos jours, décliné en 9 escales : le bois, les malles classiques, le voyage, l’écriture, les collaborations artistiques, les malles historiques, la mode féminine (jusqu’à la collaboration actuelle avec Nicolas Ghesquière) et masculine puis la musique. Embarquement immédiat au Grand Palais !
- Esthétiques de l’Amour – Musée du Quai Branly- Jusqu’au 17 janvier 2016.
Découverte de l’art décoratif spécifique et méconnu des peuples chasseurs-pêcheurs vivant autour du fleuve Amour, frontière naturelle entre la Russie et la Chine. Voyage intrigant en chamanisme entre objets du quotidien et rituels, entre nature sauvage et monde des esprits. Les manteaux en fourrure ou en peau de saumon confectionnés par les femmes sont « de la Haute-Couture » dixit Daria Cevoli, responsable des collections Asie du Musée et commissaire de l’exposition.
- Karl Lagerfeld – A visual journey – La Pinacothèque- Jusqu’au 20 mars 2016.
On le sait, le couturier a plus d’une corde à son arc et à plus de 77 ans reste hyper-créatif. « L’empereur de la mode » expose ici ses travaux photographiques. Architecture urbaine, paysages, inspirations oniriques sont les nouveaux terrains d’exploration de Karl Lagerfeld. Toutefois le visiteur retrouve la patte et la vision du créateur de mode avec ses séries pour Vogue, Harper’s Bazaar ou Numéro, ainsi qu’avec ses portraits de mannequins et actrices.
À venir et à noter sur vos tablettes :
- Fashion Forward. Trois siècles de mode (1715-2015) – Musée des Arts décoratifs. Du 7 avril au 14 août 2016. 300 pièces de mode féminine, masculine et enfantine du XVIIIe siècle à nos jours, issues du fonds du musée, assemblées, regroupées pour dessiner une frise chronologique inédite. Un musée idéal de la mode en quelque sorte dont la direction artistique de l’exposition a été confiée au danseur et chorégraphe britannique Christopher Wheeldon, ancienne étoile du New York City Ballet.
- Les années 80, l’insoutenable légèreté – Centre Pompidou – du 24 février au 23 mai 2016- Gratuit– À la Galerie de Photographies, on retrouvera les œuvres des vingt plus grands photographes de cette décennie dont celles de Jean-Paul Goude ou de Pierre et Gilles qui ont marqué indubitablement le monde de la Mode.
- Barbie – Musée des Arts décoratifs- du 10 mars au 18 septembre 2016. Première véritable incursion de cette icône dans un musée français. L’incarnation de l’American Way of life, objet d’adoration ou de détestation, miroir de la mode depuis 1959 au-delà du jouet pour enfant, trouvera sa place ici dans une perspective historique et sociologique.
Christine Fleurot
