Il parait qu’au XVIe siècle, l’expression « se jardiner » était en cours et signifiait aller se promener, prendre l’air. En ce printemps, nez au vent, l’équipe de Mid&Plus est donc partie se jardiner à travers la France à la découverte de pastilles vertes, confidentielles ou pas, où baguenauder, se ressourcer, prendre le temps…
♦ Les jardins du Musée Bourdelle
par Christine Fleurot
Pour retrouver une trace de la vie bohème perdue du quartier Montparnasse, poussez la porte du Musée Bourdelle qui vient de rouvrir après une nouvelle phase de rénovation. Ses deux jardins, sur rue et intérieur, entrelacs de bronzes monumentaux et de végétation foisonnante est une étonnante oasis où il est bon de se poser, de dessiner, de lire ou de se restaurer. On y chuchote respectant la partie muséale, ce lieu vivant où Antoine Bourdelle a vécu et travaillé et où l’on découvre une vision complète de son œuvre. En un jour ensoleillé de printemps, de ses bronzes à la gloire du Général argentin Alvear, de ses arcades et galeries de brique rouge, de ses orangers du Mexique, de ses grappes sucrées de robinier jusqu’au ceviche servi en son nouveau café-restaurant Rhodia, ce jardin avait un doux parfum d’Amérique du Sud.
18, rue Antoine Bourdelle 75015 – Paris – Du mardi au dimanche de 10h à 18h. L’accès au Musée Bourdelle est gratuit, sauf exposition temporaire.
♦ Le jardin de la Fondation Chillida Leku
par Marie-Hélène Cossé
Dans le jardin du Musée Chillida Leku à Hernani au pays basque espagnol, hêtres, chênes et magnolias cohabitent avec des sculptures monumentales en acier et granit d’Eduardo Chillida parfaitement intégrées à la nature, comme si elles en avaient toujours fait partie. Quarante sculptures monumentales de celui que Gaston Bachelard surnommait le « sculpteur forgeron » sont disséminées au milieu de 11 hectares. Placées de manière réfléchie, les œuvres dialoguent entre elles et avec la nature environnante et font de la fondation un lieu unique, une monumentale oeuvre d’art en elle-même. Réouvert depuis 2019 au grand public, le site conçu par le sculpteur à la fin des années 1990 a été réaménagé sous la houlette de l’architecte Jon Essery Chillida, petit-fils de Chillida et le paysagiste hollandais Piet Oudof aux côtés de l’architecte argentin Luis Laplace.
Musée Chillida Leku, Hernani, Espagne (à 20 km de San Sebastien, 40 km de Biarritz, 100 km de Bilbao). Ouvert tous les jours de 10h à 18h (sauf le mardi et mercredi).
♦ Le jardin Atlantique
par Michèle Robach
Ce qui est insolite avec le Jardin Atlantique, c’est sa situation à l’abri des regards et le fait que la plupart des Parisiens n’ont aucune idée de son existence. Il est quasiment introuvable ! Il y a deux moyens d’y accéder, soit en montant d’improbables escaliers à l’intérieur de la gare Montparnasse ou bien par la place des 5 Martyrs du Lycée Buffon, mais l’entrée n’ouvre pas directement sur le parc, donc mieux vaut savoir où l’on va. Pourtant, il existe bien, depuis 1994, date de sa création. 3,5 hectares de nature qui couvrent les quais de la gare, avec des allées, une grande pelouse carrée, des buissons, des aires de jeux et même des cours de tennis, le tout pratiquement désert et à l’abri du vent. Un véritable bonheur au printemps. Les amateurs de plantes y trouveront diverses espèces végétales colorées, odorantes que l’on voit habituellement aux abords des côtes atlantiques. Une parfaite idée pour se mettre au vert et faire un pique-nique en plein Paris.
Jardin Atlantique, 1 place des 5 Martyrs du Lycée Buffon, 75015 – Paris
♦ Le jardin de la Bonne Maison
par Anne-Claire Gagnon
C’est en mai que le jardin extraordinaire de la Bonne Maison est à son apogée, car Odile Masquelier est une amoureuse des roses qui a su faire du jardin de sa grand-mère un endroit aussi apaisant que magique. À flanc de la colline de Sainte-Foy, surplombant Lyon, vous pourrez découvrir les Mme Isaac Pereire, Cécile Brunner et bien sûr la rose des peintres, la Centifolia, comme tant d’autres rosiers anciens (tous de chez André Ève). Avec un peu de chance, vous pourrez humer la clématite chocolat et admirer la collection de pivoines d’une femme qui sait partager sa passion des fleurs.
La Bonne Maison, 99-101 Chemin de Fontanières, 69350 La Mulatière. Bon à savoir : simplifiez-vous la vie en venant à pied (bus C19), car le parking des voitures chemin de Fontanières est aléatoire.
♦ Les jardins de William Christie
par Marie-Blanche CampsLe chef d’orchestre américain -naturalisé français-, spécialiste de musique baroque, tombe amoureux en 1985 d’un logis vendéen du 17e siècle. Il le restaure, rachète des parcelles de terrain et de bois alentour et crée de toutes pièces son jardin rêvé. Plantés sur cinq hectares, les Jardins de William Christie sont inscrits à l’inventaire des Monuments historiques et labellisés Jardin remarquable. Ils sont ouverts au public depuis 2012. Pour découvrir ce « petit Versailles », privilégiez la visite guidée menée par un des trois jardiniers du domaine. William Christie, qui vit sur place, a composé tous les espaces sur un même modèle : un point central autour duquel s’orchestrent quatre carrés. La cour d’honneur, avec son parterre à la française, le verger, la pépinière, le potager (on apprend que William Christie est amateur de cuisine et raffole du navet libanais) ornementé au printemps de rosiers et de dahlias, l’été de cosmos et d’oeillets d’Inde, la serre froide et sa collection de géraniums et pélargoniums, le petit cloître et sa fontaine… L’abri de jardin en châtaignier ouvre sur le jardin américain avec ses plantes originaires d’Amérique du Nord, aux tons de bleu au printemps, et jaune en été. Les terrasses offrent une perspective sur le parterre recouvert de milliers de narcisses au printemps et sur le miroir d’eau. Le pigeonnier du 16e siècle, un rescapé du tracé de l’autoroute Paris-Nantes, héberge aujourd’hui une centaine de pigeons blancs. Vous découvrirez enfin un oranger numéroté en pot offert par les Jardins de Versailles…
Les Jardins de William Christie, 32 rue du Bâtiment, 85210 Thiré . Attention, les chiens ne sont pas admis.
♦ Le Parc du Thabor
par Brigitte LeprinceFlâner dans la roseraie, s’adonner à la lecture devant les serres, conter fleurette à l’ombre de vieux arbres, jouer dans les cabanes, arpenter le Carré Du Guesclin, siroter une boisson au salon de thé ou assister à un concert, le parc du Thabor offre toutes ces possibilités. En plein centre de la ville et situé sur son point culminant, l’ancien verger monastique, ouvert aux Rennais au 18e siècle, est véritablement devenu un jardin public à la fin du 19e. La nature fait son retour en ville et les frères Bühler se voient confier l’aménagement du parc. Sous la neige, sous une fine averse ou un soleil de plomb, ses fleurs, ses arbres et sa volière le rendent agréable toute l’année et en font la promenade préférée des Rennais.
♦ Le Parc du clown Grock
par Vicky Sommet
C’est un jardin des mille et un jours édifié par un clown suisse mondialement reconnu. Près d’Imperia, sur les collines de la Riviera italienne, à la frontière des Alpes-Maritimes, Grock fit construire une villa excentrique entourée d’un jardin où il s’adonnait à l’horticulture. Le parc descendait jusqu’à la mer avec un verger, un potager et une vigne qui n’existent plus, mais le jardin a retrouvé son lustre en 2017 avec une fontaine approvisionnée en eau par un système d’irrigation avant-gardiste, des palmiers des Canaries, des cèdres du Liban, des lauriers-roses, des magnolias d’été et une orangerie devenue salle des fêtes qui entourent cette villa Art nouveau, qui abrite aujourd’hui le Musée du clown.
Le Parc du Museo del Clown, Imperia, Ligurie, Italie.
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