Icône emblématique de la mode britannique des années 60, Mary Quant a joué un rôle déterminant dans la naissance de l’identité de la mode britannique, à l’image d’André Courrèges qui dynamisa le vêtement en France à cette même période. La styliste londonienne est mise à l’honneur au Victoria et Albert Museum de Londres qui lui consacre une formidable rétrospective, pas moins de 120 pièces et accessoires créés entre 1955 et 1975.
« Fashion is not frivolous, it’s part of being alive today »
Connue pour avoir bousculé la mode en créant des vêtements hauts en couleurs et confortables, Mary Quant s’adresse aux femmes qui bougent. L’engouement pour cette nouvelle styliste britannique qui brave les codes et les règles de la mode vient de son audace à créer des vêtements originaux, ludiques, pratiques et abordables. La mini-jupe, surtout, a déchainé les plus conservateurs, on parlera du « shock of the knee ». Le côté irrévérencieux de sa mode, au regard de l’époque, a indéniablement contribué à l’émancipation des femmes.
On assiste ainsi à un changement radical avec la mode des années 50. Le « Space Age » représenté par André Courrèges, la mini-jupe de Mary Quant, l’excentricité de Paco Rabanne et l’usage de matières synthétiques, s’imposent comme le symbole libérateur de l’époque.
Paris Capitale de la mode cède sa place au « Swinging London »
Les jeunes filles s’amusent et se libèrent, en s’inspirant de la musique pop et des yéyés et portent collants, pantalon, mini-jupe. Matières et formes vont révolutionner leurs tenues vestimentaires. Pour satisfaire ce nouveau marché, Mary Quant continue à créer des coupes simples et géométriques, joue avec les matières et les codes, ose les couleurs, adapte ses collections à la femme qui travaille, qui danse et qui veut rester séduisante, en s’appropriant aussi les lignes de la mode masculine afin de délivrer physiquement les femmes.
Pour parfaire ce joli portrait de femme des années 60, Mary Quant créera sa propre marque de cosmétiques, « Quelle bonne idée ! », la meilleure qu’elle ait eue dit-elle. Sa première boutique Bazaar en 1965, installée dans le quartier branché de Chelsea sur King’s Road, a suscité un tel enthousiasme qu’elle est devenue le rendez-vous incontournable des artistes et de la jeunesse londonienne. On y rencontre les Beatles, les Rolling Stones et même Brigitte Bardot.
Pour les Anglais, c’est bien Mary Quant qui a inventé la mini jupe, pièce maitresse des années 60. Les Français attribuent cette nouveauté au couturier Français André Courrèges… Je vous laisse juge !
Pia Bielle
Exposition Mary Quant jusqu’au 16 février 2020 au Victoria et Albert Museum