Cette semaine l’Italie est à l’honneur chez Mid&Plus avec le plus italien des impressionnistes exposé au Musée Marmottan, tandis que la plus italienne des auteures nous livre un roman décapant…
♦ Le plus italien des impressionnistes
Contrairement à d’autres de sa génération, Paul Cézanne (1839-1906) qui fréquentait beaucoup le Louvre, n’est jamais allé en Italie. Pourtant, il est le plus italien des impressionnistes. L’exposition du Musée Marmottan-Monet* met en regard une sélection de toiles dont l’iconique Montagne Sainte-Victoire représentée plus de 80 fois, Pastorale (1870) ou des natures-mortes qui font face à des peintures italiennes anciennes de Tintoret, Le Greco, Ribera, Giordano… Mais l’exposition illustre également l’influence décisive de Cézanne sur les grands maîtres italiens du XIXe siècle comme Carrà, Morandi, ou encore Boccioni, en particulier son amour des couleurs, « je cherche à rendre la perspective par la couleur » dira-t-il. C’est la sensation colorée qui produit les contrastes, façonne la forme, le volume, afin de saisir un paysage, une forme, un végétal. Mais outre les explorations et influences du peintre, d’autres inspirations plus littéraires sont présentées, comme celle de Zola qui est un camarade de collège avec lequel Cézanne aime se promener afin de fuir les remparts étouffants de la ville d ‘Aix. Le visiteur est incité à regarder au plus profond de la nature.
Michèle Robach
*« Cézanne et les maitres, rêve d’Italie » au Musée Marmottan-Monet jusqu’au 3 janvier 2021.
♦ La plus napolitaine des auteures
« Deux ans avant qu’il ne quitte la maison, mon père déclara à ma mère que j’étais très laide. » Le destin de Giovanna, 13 ans, fille unique d’un couple de professeurs italiens, bascule sur cette phrase terrible… S’en suit la dégringolade à l’école, avec ses parents, avec ses amis… Comme dans L’Amie prodigieuse, Naples est à l’honneur de ce nouveau roman L’adolescente y fait des rencontres décisives, dont une tante fantasque rongée par la colère et le ressentiment, brouillée avec ses parents, habitant dans un quartier complètement inconnu jusqu’alors pour Giovanna. Incitée par cette tante à ouvrir les yeux sur les mensonges et les hypocrisies qui régissent la vie de ses parents, elle voit bientôt tout le vernis du monde des adultes se craqueler. Ce nouvel opus incisif serait-il le premier tome d’une nouvelle saga d’Elena Ferrante ? « Le lendemain, je partis pour Venise avec Ida. Dans le train, nous nous fîmes une promesse : nous deviendrions adultes comme aucune fille n’avait réussi à le faire »…
Marie-Hélène Cossé
« La vie mensongère des adultes » d’Elena Ferrante (juin 2020)