Il ne s’agit pas, Messieurs, de nous offrir un bouquet, de passer l’aspirateur le jour J ou d’avoir un mince sourire aux lèvres lorsque la radio annoncera au petit-déjeuner que c’est la Journée de la Femme. Il s’agit plutôt de réfléchir ensemble aux futures avancées à réaliser. Et nous, Mesdames, de parler à nos filles et petites-filles de ce qui a déjà été fait et de ce qu’il reste encore à faire.
Le saviez-vous ?
L’initiative en revient à Lénine le 8 mars 1921 qui décrète la Journée Internationale de la Femme en honneur aux femmes qui manifestèrent le 8 mars 1917 à Petrograd lors du déclenchement de la révolution russe. Cette journée est étendue au bloc soviétique, chaque femme y recevant jusqu’à ce jour un bouquet de fleurs de son époux, fils, petit-fils, collègue ou ami. La journée n’est officialisée qu’en 1977 par les Nations Unies invitant chaque pays dans le monde à célébrer cette journée pour le droit des femmes. En France, c’est François Mitterrand, le 8 mars 1982, qui donne un statut officiel à cette journée. Dans une vingtaine de pays dans le monde, il s’agit même d’un jour férié (Russie, Chine, Vietnam, Zambie, Afghanistan).
Quelques dates à partager avec nos filles et petites-filles
1907 : Les femmes mariées sont autorisées par la loi à disposer de leur salaire.
1919 : Les femmes peuvent accéder aux études supérieures et prétendre occuper les mêmes emplois que les hommes grâce à la création d’un baccalauréat féminin.
1938 : La capacité juridique est reconnue aux femmes françaises.
1944 : Le droit de vote est accordé aux femmes françaises.
1970 : La loi instaure l’autorité parentale conjointe.
1983 : L’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes est reconnue par la loi.
28 janvier 2014 : Le projet de loi sur l’égalité femmes-hommes est adopté par l’Assemblée Nationale.
Une journée internationale
Le 8 mars est donc avant tout une journée pour les droits des femmes, « un jour où les femmes sont reconnues pour leurs réalisations, sans égard aux divisions, qu’elles soient nationales, ethniques, linguistiques, culturelles, économiques ou politiques, le moment idéal pour réfléchir sur les progrès réalisés, demander des changements et célébrer les actes de courage et de détermination de femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’histoire des droits des femmes » nous dit l’ONU.
603 millions de femmes au monde vivent dans des pays où être frappées par son mari n’est pas un crime¹. Ce chiffre des Nations Unies justifie à lui seul l’organisation de cette journée internationale. « Il a une une vérité universelle, applicable à tous les pays, cultures et communautés : la violence à l’égard des femmes n’est jamais acceptable, jamais excusable, jamais tolérable » nous dit Ban-Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies. À partager sans retenue…
Marie-Hélène Cossé
¹Pour celles qui ne l’auraient pas vu, le téléfilm L’Emprise est disponible en DVD. Ce film bouleversant de Claude-Michel Rome, librement adapté du livre « Acquittée » d’Alexandra Lange, met en scène Marc Lavoine, magistral dans le rôle du procureur général, Odile Vuillemin, poignante dans le rôle de cette femme battue, mère de trois enfants, mariée pendant quatorze ans avant de tuer pour ne pas mourir et Fred Testot plus vrai que nature dans le rôle du mari qui frappe.