Que serait la Côte d’Émeraude sans ce joyau que sont Saint-Malo et ses remparts ? Ces murs de granit ceinturent la vieille ville depuis le 12ème siècle et témoignent du passé guerrier et aventurier des Malouins partis conquérir le monde comme ceux qui accueillent le visiteur aujourd’hui avec crêperies et restaurants de poissons.
« Ni Français, ni breton, malouin suis-je »
Cette devise inscrite sur le drapeau malouin du grand donjon du château est hissée plus haut que le drapeau français depuis 1927, année du centenaire de la mort de Robert Surcouf, ce qui étonna de Gaulle en son temps, mais qui montre bien l’esprit d’indépendance de la ville. Si le pin parasol est le symbole de la région, c’est bien l’hydrangea macrophylla, l’hortensia, qui en est le roi puisqu’il orne chaque jardin, chaque muraille, chaque balcon, de ses fleurs bleues, roses ou blanches de la mi-juin à fin octobre. Entre les cultures de choux et pommes de terre, la pêche et le tourisme, la vie s’écoule paisiblement et c’est ce qui attire le visiteur en quête de calme, de promenades le long de la mer, de plages de sable fin ou d’air iodé.
Les conquêtes malouines
Si Saint-Malo entre dans l’Histoire, c’est grâce à Jacques Cartier qui débarqua à Gaspé en 1534 pour prendre possession des terres du Canada. Suivirent les exploits des corsaires malouins (les corsaires n’étant pas des pirates, mais des navigateurs hors pair aux ordres du Roi) comme Duguay-Trouin ou Surcouf. Les armateurs envoyaient leurs bateaux combattre les Anglais avec le soutien de Louis XIV et, enrichis par le commerce avec la Compagnie des Indes, se faisaient construire des résidences en bord de mer, les malouinières, pour trouver la fraîcheur. Elles se visitent aujourd’hui guidées par leurs propriétaires, souvent conservées dans leur jus, avec mobilier d’époque et jardins à la française. Plus tard, tournée vers la traite négrière, la cité convoitée par les Anglais sera fortifiée par Vauban avec le renforcement des remparts moyenâgeux.
Saint-Malo la maritime
La mer est omniprésente, les horaires des marées rythment les promenades. Les visites à l’ile du Grand Bé se font à pied ou en bateau pour voir la tombe de Chateaubriand enterré ici à sa demande. La faune se dévoile au Grand Aquarium avec ses requins, son bassin tactile et une plongée à bord du sous-marin Nautibus. Le musée Jacques Cartier à Rothéneuf est installé dans le manoir où il vécut, retiré après ses expéditions canadiennes. Le musée des Terre-Neuvas raconte la vie des pêcheurs à la morue et, pour terminer, vous pouvez monter à bord du trois-Mâts l’Étoile du Roi, la réplique d’une frégate du 18ème siècle, en prenant la barre ou en visitant les cabines et le salon des officiers.
Saint-Malo peut se visiter en une journée ou en une semaine et les thermes de Saint-Malo, installés dans l’ancien Grand Hôtel construit en 1881, offrent 174 chambres occupées au début du siècle, pendant les fermetures d’hiver, par les femmes des terre-neuvas¹. Une fois qu’on a y a goûté, on revient toujours à Saint-Malo ! Sa devise n’est-elle pas « Semper fidelis », toujours fidèle ?
Vicky Sommet
¹Venues attendre leur mari à qui on les offrait gracieusement mais qu’elles devaient laisser propres à l’arrivée des bateaux
Mes adresses à Saint-Malo
♥ Se restaurer : Ar Iniz, un restaurant au bord de l’eau avec deux terrasses sur mer aux beaux jours, au niveau de la plage du Sillon. La mer est aussi dans les assiettes, ravioles de langoustines, ceviche de dorade ou salade de homard. 8 boulevard Hébert.
♥ Se soigner : Les Thermes marins avec des cures de thalassothérapie Plénitude, Perte de poids ou Bien-être. Grande Plage du Sillon.
♥ Se cultiver : La mer au pied, choisir entre Le fort National sur la plage de l’Éventail pour découvrir la vie de ce bastion qui a vu duels et batailles navales et le Fort du Petit Bé où vous sont expliqués le mécanisme des marées, la présence de Vauban en Bretagne, avec un guide passionné qui fait revivre ce monument historique grâce à un bail emphytéotique passé avec la ville.